La Côte-d’Or à l’Elysée
En octobre, la Grande exposition du fabriqué en France accueillera entreprises, artisans, associations, producteurs et industriels pleinement engagés dans la fabrication française. Ce rendez-vous au Palais de l’Élysée concernera deux entreprises de Côte-d’Or.
Plus de 9 000 visiteurs ont participé à l’édition 2023 de la Grande exposition du fabriqué en France. Ils ont ainsi découvert 120 produits français sélectionnés parmi 2 452 candidats. Pour la prochaine édition, prévue en octobre prochain à l’Elysée, deux entreprises de Côte-d’Or ont été retenues. Les Anis de Flavigny et la Moutarderie Fallot mettront en lumière des savoir-faire qui s’inscrivent à leur façon dans le patrimoine local.
« Les premières traces de notre bonbon remontent à 1591 où il était de coutume d’en offrir aux visiteurs », raconte Catherine Troubat, dirigeante des Anis de Flavigny. Si sa famille a commencé la production en 1923, le bonbon s’est fait, quant à lui, une place dans les plus grands évènements et lieux de France, bien avant la Grande exposition du fabriqué en France. « L’Anis de Flavigny était au pied de la Tour Eiffel pour sa construction et présent à l’exposition universelle qui a rassemblé des gens du monde entier. Cela a contribué à sa notoriété », développe la dirigeante.
La longévité même pour les petits
De son côté, la Moutarderie Fallot, fondée en 1928, produit son condiment dans des locaux dédiés à ce produit depuis 1840. Si l’entreprise a fait évoluer son outil au fil des ans, son procédé de fabrication reste lui quasiment ancestral. « Nous avons augmenté nos capacités de production, sans changer le process qui repose sur une graine de moutarde écrasée par une meule de pierre, sur le principe de la meunerie. C’est moins productiviste mais ça donne une granulosité à la pâte », détaille Marc Désarménien, troisième génération à la tête de l’entreprise.
« Nous n’utilisons que de la graine de moutarde 100 % locale », poursuit-il. Sur les 90 000 tonnes de moutarde produites en France, la PME de 25 salariés en fabrique 2 500 tonnes annuelles. « Nous restons un petit acteur » sourit le dirigeant. Un statut de petit poucet que partage les Anis de Flavigny. « Nous produisons 200 tonnes de bonbons chaque année mais nous restons petits face aux géants de la confiserie. Nous ne représentons que 0,01 % des bonbons mangés en France », constate, de son côté, Catherine Troubat.
Des ambassadeurs de France
Les deux entreprises partagent un autre point commun, leur capacité à s’exporter hors de France. La moutarde Fallot s’exporte ainsi dans 70 pays à hauteur de 50 % de son chiffre d’affaires. De son côté, l’Anis de Flavigny a franchi les frontières de 40 pays. « Chaque pays a son bonbon lié à l’enfance mais nous avons réussi à nous installer notamment grâce à notre petite boîte avec son dessin très français » souligne Catherine Troubat. Pour les deux entreprises, participer à la Grande exposition du fabriqué en France relève d’une fierté et d’une reconnaissance. « Pendant deux jours, ce sera une vitrine pour nos produits et pour l’ingéniosité française » explique Catherine Troubat ; tandis que Marc Désarménien complète : « Nous avons des atouts qu’on ne met pas assez en valeur en France. Cet évènement sera une caisse de résonnance pour nos compatriotes mais aussi à l’international. »
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert