La Communauté de communes du Pays de Lumbres prépare aujourd’hui l’avenir du territoire
Désertification médicale, développement économique, mobilité, environnement… tels sont les enjeux pour le présent et l’avenir identifiés par les élus de la Communauté de communes du Pays de Lumbres. Décryptage avec Christian Leroy, maire d'Escoeuilles et président de la CCPL.
En préambule de notre rencontre, Christian Leroy a tenu à rappeler que les chantiers déployés par la Communauté de communes du Pays de Lumbres poursuivent une vocation commune : «bien vivre dans nos communes, dans une logique rurale, demain et après-demain»... Située «entre terre et mer, au coeur de la ruralité», la CCPL regroupe 36 communes pour 23 275 habitants pour une superficie de 269,27 Km².
Création d’une maison de santé pluridisciplinaire
«L’offre de soins de premier recours est fortement déficitaire sur le territoire de la CCPL : moins de 4 médecins généralistes pour 10 000 habitants en 2020 contre 8,5 en Pays de Saint-Omer et 10,8 sur le périmètre Nord et Pas-de-Calais. Le déficit s’accentue d’année en année ; à l’inverse, le territoire enregistre une forte augmentation de sa population, avec 3 872 nouveaux habitants entre 1999 et 2017. Pour y faire face, nous avons lancé la création d’une maison de santé pluridisciplinaire qui accueillera d’ici une année cinq médecins généralistes, un infirmier et quatre spécialistes. Notre choix s’est porté sur la réhabilitation d’une friche commerciale en centre-bourg de Lumbres. Le projet visant le BBC rénovation a minima (isolation par l’extérieur, matériaux biosourcés, géothermie par sondes, etc.).»
Protéger les paysages et la biodiversité
«L’enjeu est de trouver un équilibre entre développement économique et préservation de l’environnement. Nous avons des paysages magnifiques, il faut les protéger et protéger la biodiversité. Cela se traduit, par exemple, par la densification du parc d’activités pour préserver les espaces agricoles, par une meilleure gestion de l’eau ou encore par des relevés de biodiversité réalisés sur deux communes du territoire, en partenariat avec le Parc naturel régional des caps et marais d’Opale, afin de sensibiliser nos habitants à cette question et améliorer la biodiversité.
La volonté de préservation des paysages va de pair avec un projet initié en 2014 : créer une station de sports de nature (VTT, trail, etc.) pour nos habitants et le tourisme. Enfin, le développement économique du territoire passe par le soutien aux commerces de proximité. Il y en a 140 sur la communauté de communes du Pays de Lumbres auxquels nous apportons des aides et que nous accompagnons au quotidien.»
Déployer un «mix de mobilité»
«Il y a sur notre territoire une forte dépendance à la voiture individuelle. Cependant, environ 8% des habitants des territoires ruraux n’ont pas de voiture et les jeunes sont davantage sensibles aux transports collectifs. Il nous appartient donc de proposer d’autres solutions de mobilité pour éviter la désertification de nos communes. C’est un enjeu majeur, pour lequel nous souhaitons déployer un 'mix de mobilité'. Depuis trois ans, l’autopartage est testé sur le territoire et aujourd’hui nous mettons à disposition de nos habitants des véhicules électriques partagées par le biais de deux stations.
En parallèle, le covoiturage a été encouragé par la création d’une aire permettant à la communauté de s’y retrouver au début d’un trajet covoituré et d’y laisser son véhicule jusqu’au soir, d’autres étant en cours de création. L’enjeu de la mobilité sur le territoire, c’est aussi organiser un service de transport solidaire pour les personnes isolées. Pour cela nous avons signé un partenariat avec l’association Familles rurales et, depuis fin mai, 3 500 kilomètres de transport solidaire ont été réalisés par une dizaine de chauffeurs.
En ce qui concerne la mobilité douce, sept stations de vélopartage ont été implantées sur la Communauté de communes et un programme dédié aux infrastructures prévoit la réhabilitation de 70 kilomètres de chemins oubliés. Il a débuté avec la création d’une piste cyclable de 5,5 kilomètres sur une ancienne voie ferrée, inaugurée il y a quelques jours. Enfin, une aide financière accordée pour l’achat d’un vélo neuf a été votée pour inciter nos habitants à se déplacer davantage par ce biais.»