La collecte des déchets électriques et électroniques s'améliore
En 2014, la collecte de déchets d'équipements électriques et électroniques a augmenté de 8%. Environ l'équivalent de 52 millions d'appareils ont été récupérés auprès des Français, d'après Eco-systèmes. Les objectifs pour 2020 demeurent ambitieux.
Les Français trient plus. Ce 12 février 2015 à Paris, co-systèmes, l’organisme chargé de la collecte, de la dépollution et du recyclage des déchets d’équipements électriques et électroniques (les DEEE), présentait son bilan de l’année. “En 2014, la collecte est repartie à la hausse”, constate Christian Brabant, directeur général d’Eco-systèmes. Avec 368 739 tonnes de déchets, c’est à la fois la quantité totale de déchets collectés et le pourcentage de récolte par rapport à la quantité de produits de ce type achetés par les consommateurs qui ont augmenté. “Nous sommes ravis de cette évolution qui traduit les efforts pour développer la collecte”, poursuit Christian Brabant. Parmi les facteurs qui participent de cette évolution : le nombre de “gestes”, c’est-à-dire le nombre de fois où les consommateurs apportent leurs produits en vue d’un recyclage, est en très forte progression (18% de plus que l’année précédente), d’après Eco-systèmes. “Il y a des consommateurs très engagés dans l’environnement qui peuvent amener trois ou quatre produits, et d’autres qui ne font pas le geste. Mais, au total, c’est l’équivalent de 80% de la population. Le geste initial de ramener un déchet chez une entreprise de l’ESS, chez Emmaüs ou Envie, en déchetterie, ou bien chez un distributeur est un geste engageant. On peut supposer qu’il sera répété”, analyse Christian Brabant.
Autre tendance favorable, en 2014, l’organisme collecteur constate un décollage du taux de collecte des petits appareils électriques, qui partait de très bas. Pour le gros électroménager en effet, “on n’a pas beaucoup le choix”, constate Christian Brabant. En revanche, lorsqu’il s’agit d’un sèche-cheveux de voyage ou d’une perceuse, “la solution de facilité consiste à le mettre dans la poubelle ménagère”. Avec l’évolution du taux de collecte qui a bondi de 20%, “on peut supposer que le consommateur a commencé à développer le geste d’amener en déchetterie ou chez le distributeur”, explique Christian Brabant qui juge probable le lien entre ce nouveau comportement et les campagnes d’information menées par l’éco-organisme. Des spots TV notamment montraient le destin de “Titine la perceuse”, dont une partie des composants recommencent une nouvelle vie dans un banc public après son recyclage, qui suit le dépôt de l’appareil par son propriétaire dans une “boîte verte”.
Efforts sur les divers canaux de collecte. Le déploiement de ces boîtes, dans la distribution, fait partie des efforts réalisés par Eco-systèmes en 2014 pour améliorer les canaux de collecte auprès des particuliers. “Plusieurs leviers ont été développés, en magasin, avec le meuble vert pour déposer le petit électroménager et le développement de collectes dans les centres-villes”, détaille Guillaume Duparay, responsable du développement de la collecte chez Eco-systèmes. Au total, les particuliers ont ramené l’équivalent de 45 millions d’appareils dans les diverses déchetteries, distributeurs et acteurs de l’ESS. L’accent a été mis sur la collecte de proximité en milieu urbain, qui partait de très bas. Exemple : à Paris, 55 collectes solidaires ont été mises en place, qui sont séduit 5 000 personnes qui ont apporté chacune plus de 10 kg de déchets.
Dans ce domaine, “en 2015, nous avons un plan de développement ambitieux”, précise Guillaume Duparay. Pour l’instant, cinq arrondissements sont sous contrat. Mais dix autres maires d’arrondissement ont signé et l’an prochain 300 collectes devraient avoir lieu dans la capitale, ainsi que quelque 200 complémentaires, dans d’autres grandes agglomérations.
En complément de ces créneaux qui s’adressent aux particuliers, pour les professionnels, qui désinstallent des équipements entiers, comme des cuisines par exemple, Eco-systèmes a développé ses créneaux de collecte spécifiques. “Depuis l’an dernier, nous avons signé des partenariats au niveau national avec les récupérateurs”, explique Guillaume Duparay. Aujourd’hui, 120 d’entre eux sont sous contrat, et leur nombre devrait augmenter l’an prochain. En 2014, des accords ont également été noués avec 31 opérateurs de broyage. Un chiffre qui, lui aussi, devrait augmenter. Car, pour 2015, les objectifs de collecte globaux s’élèvent à 402 000 tonnes, pour un taux de collecte de 40%. Une étape intermédiaire pour respecter le point d’arrivée fixé par l’Union européenne en 2020 : 657 000 tonnes et un taux de 65% .