La CMA Hauts-de-France met les artisans sur la voie du développement durable
La CMA Hauts-de-France a constitué une équipe de conseillers pour sensibiliser au développement durable répartie sur l’ensemble de la région.
« Certains chefs d’entreprises étaient déjà sensibilisés au développement durable, mais beaucoup s’emparent encore de cette question seulement lorsqu’ils sont confrontés à une difficulté », observe Mathias Ober, chargé de Développement durable au sein de la CMA des Hauts-de-France, laquelle mobilise une équipe sur ce sujet.
La crise énergétique a cependant rabattu les cartes. « Nous sommes allés sur le terrain notamment pour rencontrer les boulangeries et les boucheries, deux secteurs très consommateurs d’énergie », se souvient-il. Au-delà d’un diagnostic de la situation, les chargés de développement durable ont aussi traité beaucoup de renégociations de contrats. Ils ont alors joué un rôle d’intermédiation entre les fournisseurs d’énergie et les artisans.
« L’eau va être un vrai sujet dans les années qui viennent, tout comme la gestion des déchets », prévient Mathias Ober. Le chargé de développement durable met cependant en avant un point positif. Dès que les professionnels sont captés par un sujet particulier lié au développement durable, ils s’intéressent ensuite à l’ensemble des thématiques.
L’énergie, l’eau, les déchets et la mobilité
« En guise de premier contact avec le développement durable, nous proposons un diagnostic. Celui-ci nous permet de découvrir l’entreprise et le dirigeant, de comprendre à quelles problématiques il est confronté ainsi que les objectifs qu’il s’est fixés », explique Mathias Ober. Ce diagnostic s’articule autour de quatre thèmes que sont l’énergie, l’eau, les déchets et la mobilité. À la suite de ce premier travail, la CMA fait des préconisations. Le lien avec les artisans peut s’arrêter ici ou se poursuivre au travers d’un des dispositifs porté par la CMA. Les menuisiers et les brasseries peuvent par exemple bénéficier du programme "TPE & PME gagnantes sur tous les coûts", financé par l’Ademe.
« L’objectif est d’optimiser tous les flux. Cela demande beaucoup de récolte de données, notamment sur les quatre thématiques initiales. Nous allons prendre les factures, regarder la gestion des matières premières… », poursuit Mathias Ober. De façon générale, les déchets et la perte de matière première présentent un vrai levier pour effectuer des économies. « Ce travail d’analyse permet de réaliser en moyenne 2 500 euros d’économie par an », confie Mathias Ober.
Apporter des informations
La Chambre de métiers et de l’artisanat des Hauts-de-France met également en place Eco-défis. Celui-ci repose sur une liste de défis à relever, allant de la réduction de sa consommation d’énergie, à la mise en place d’un récupérateur d’eau en passant par la réduction de la production de déchets. « À l’issue de ce défi, nous menons un audit. Si l’entreprise a réussi atteindre les objectifs que nous nous étions fixés ensemble, elle obtient le label Éco-défis. C’est un bon outil de communication, surtout quand on sait que les consommateurs sont de plus en plus sensibles à cette démarche », pointe Mathias Ober. Ce dernier assure également des formations notamment sur l’énergie.