La Clopinette pour remplacer la clope à Amiens

Le magasin amiénois La Clopinette a ouvert récemment ses portes en ville. Fumeurs ou non, on compterait un demi-million d’adeptes en France, faisant de ce phénomène de société un marché très convoité.

Ildo et Louise conseillent un énième client.
Ildo et Louise conseillent un énième client.

 

Ildo et Louise conseillent un énième client.

Ildo et Louise conseillent un énième client.

Ildo Da Silva a 29 ans. Il est depuis le 13 avril 2013 le directeur du magasin de vente de cigarettes électroniques La Clopinette. Après avoir travaillé dans le bâtiment, la mécanique ou la vente, il a répondu à une offre d’emploi et est désormais à la tête du magasin amiénois. « Pour en arriver là, il faut bosser, ne pas compter ses heures, aimer les responsabilités, avoir du bagout et avoir un peu de chance », explique Ildo. A côté, Louise, la vendeuse en formation, n’en finit pas de conseiller les nombreux clients qui entrent dans le magasin. « En moyenne, il y a entre 60 et 80 personnes en semaine et 100 le week-end qui poussent la porte du magasin », se réjouit le directeur. Et bien que le produit ne dispose pas d’autorisation de mise sur le marché car ne se targuant pas, du moins officiellement, d’être une aide au sevrage tabacologique, c’est bien pour arrêter de fumer que leurs clients deviennent adeptes de la e-cigarette. Et cela pour des raisons de santé mais aussi pour faire des économies. « Il y a un investissement minimum de 85 euros mais au prix du paquet et à un paquet par jour, il n’y a pas photo à la fin du mois », argumente le directeur vendeur. Marchands et fumeurs de cigarettes traditionnelles y trouvent tous leur compte. Mais « il y a aussi les fumeurs de chicha », explique Ildo. Ou, plus étonnant, des non-fumeurs. « Les femmes qui aiment les sucreries genre fraise ou banane tagada trouvent là un produit de substitution pour ne pas grossir » explique Ildo. Parmi les 70 goûts proposés par l’enseigne, on trouve des parfums très variés : tabac, cacahuète, cola et… fraise tagada.

Polémique sanitaire… et commerciale. Si la e-cigarette a ses adeptes, elle a aussi ses détracteurs pour des raisons diverses et variées. Economiques : « Les marchands de tabac nous mettent la pression car ils ont perdu 10 % de parts de marché mais c’est tellement dangereux qu’ils en réclament l’exclusivité », ironise Ildo Da Silva. Ou sanitaires : la ministre de la santé Marisol Touraine a d’ailleurs commandé une enquête bénéfice/risque sur le produit qui pourrait, être bientôt interdit dans les lieux publics. « On n’a pas encore assez de recul pour savoir mais personnellement je pense que ce n’est pas dangereux car je connais les composants », rassure Ildo. Parmi eux, le propylène glycol que l’on trouve dans les fumées utilisées lors de concerts ou en boîte de nuit et dans la ventoline.