Conçue par Bouygues Bâtiment Nord-Est
La Cité administrative, chantier préfigurateur de la construction de demain
Le projet est emblématique des réalisations de Bouygues Bâtiment Nord-Est par sa surface – 38 400 m2 de surface plancher – mais aussi par son montant : près de 100 millions d'euros pour accueillir, au printemps 2024, 19 services de l'Etat et leurs 2 000 salariés. La nouvelle Cité Administrative de Lille, à deux pas de Porte des Postes, ne va pas passer inaperçue.
Il y avait déjà eu le Biotope, à deux pas du siège de Région, et ses 30 000 m2 et qui accueillent aujourd'hui les services de la MEL. Désormais, il y aura la nouvelle Cité Administrative, le nouveau mastodonte des chantiers lillois : 38 400 m2 de surfaces plancher, cinq bâtiments indépendants et modulables, 10 000 m2 de végétations...
Deux ans de travaux pour une
livraison prévue fin 2023 et une prise de possession des locaux
par les 2 000 fonctionnaires au printemps 2024. «Sur
ce projet nous allons encore plus vite que pour le Biotope. C'est le
fleuron de nos chantiers»
s'enthousiasme José Liotet, président de Bouygues Bâtiment
Nord-Est (BBNE), filiale de Bouygues qui couvre les Hauts-de-France,
le Grand Est, la Bourgogne Franche-Comté, la Belgique et le
Luxembourg.
D'un montant global de 107 millions d'euros pour le groupement (près de 95 M€ pour BBNE), c'est l'un des projets immobiliers de l'Etat les plus importants de France parmi le programme national de rénovation des cités administratives. Lancé en 2018 - «il y a un siècle pour les enjeux de la construction» pour les équipes de BBNE – ce projet a été retravaillé avec les contraintes actuelles : environnementales, écologiques et énergétiques.
Architecture
bioclimatique
Si
ce chantier est emblématique par sa taille, il l'est aussi par sa
composition : une architecture bioclimatique mêlant exploitation des
ressources naturelles, utilisation de matériaux biosourcés et
biodiversité. «Il
est un bel exemple de la transformation des enjeux de la construction
: allier la croissance à l'environnement»
confirme José Liotet. L'objectif est affiché : réduire
de 30% les émissions CO2
et aller encore
plus loin avec des peintures à base d'algues (16 tonnes), des
isolants biosourcés (plus de 33 tonnes), des parpaings à base de
chanvre, du béton à faible impact carbone issu des déchets de
hauts fourneaux d'Arcelor Mittal à Dunkerque... 216 arbres seront
plantés et six jardins aux univers différents ont été imaginés.
«C'est
un ouvrage complexe, avec trois
labellisations
: PassivHaus, Osmoz et Effinature. Le projet est extrêmement
ambitieux dans son fonctionnement et dans son exploitation»
explique Raphaël Vasseur, responsable production du projet chez
BBNE, pour poursuivre : «Une
vingtaine de services, ce sont vingt clients différents à
satisfaire et à comprendre.»
Ces
bâtiments doivent être d'une «sobriété
extrême», à la fois
d'usage et énergétique. José Liotet confirme : «Nous
aurons en charge l'exploitation et la maintenance de ce bâtiment
durant cinq ans. Il va falloir prouver que les performances obtenues
avec de beaux diplômes, fonctionnent. Les niveaux d'engagement sont
tels que c'est une première. C'est un grand pas pour progresser vers
la prise de conscience des enjeux environnementaux et énergétiques.
Notre métier de base n'est plus le béton. Il faut s'engager à
construire autrement.»
Les 2 700 m2 de
panneaux photovoltaïques en feront la
plus importante production sur toiture des Hauts-de-France et
vont couvrir 30% de la consommation énergétique du bâtiment.
Jusqu'à
400 compagnons sur le chantier
Les
cinq bâtiments, indépendants mais interconnectés par une rue
intérieure de près de 200 mètres, font la part belle aux espaces
de convivialité (cafétérias, salles de réunion et de formation,
salles de sport...), mais aussi un restaurant inter-entreprise, 480
places de parking, une crèche et 10 000 m2
de jardins au sol, de terrasses en gradins et jardins suspendus.
Elaboré par les cabinets
d'architectes Valode & Pistre et le lillois Coldefy,
ce chantier n'aura nécessité que deux ans de travaux.
«Réaliser
un chantier en 24 mois sans le BIM (Building Information Modeling)
collaboratif est impossible. Il n'y a plus de plan papier pour les
compagnons mais ils sont équipés de tablettes numériques avec tous
les plans du bâtiment»
poursuit Raphaël Vasseur. Surtout, coincé entre le périphérique
et le métro du boulevard de Strasbourg, le site tout en longueur,
impose une logistique cadencée : aucun croisement de camions
possible et donc une gestion des flux orchestrée au millimètre
près.
Bouygues
Bâtiment Nord-Est en chiffres
940 collaborateurs (et un objectif d'atteindre le millier début 2023)
400 M€ de chiffre d'affaires (2022)
130 ingénieurs
85% du chiffre d'affaires sous-traité à des PME