La Chartreuse de Neuville mise sur l’entrepreneuriat
«Entreprendre, une opportunité pour chacun ?» est la thématique consacrée tout au long de l’année par le pôle innovation sociétale et entrepreneuriale de la Chartreuse de Neuville à Neuville-sous-Montreuil. Lancement du cycle de travail le 27 février.
Comment se lancer dans l’entrepreneuriat ? Quels freins, quels leviers, quelles possibilités, etc. ? Pour mieux cerner les spécificités de l’action d’entreprendre, encourager les initiatives, faciliter les rencontres et développer les activités, le pôle innovation sociétale et entrepreneuriale de la Chartreuse de Neuville a décidé de mettre en place différents cycles de travail cette année. «Après l’éducation en 2018, c’est l’entrepreneuriat, autre pilier source de croissance inclusive, qui est approfondi en 2019, renseigne Alexia Noyon, directrice de l’association La Chartreuse de Neuville. Nous allons accentuer nos réflexions autour de cinq grands axes : comment et pourquoi développer l’esprit d’entreprendre ? Comment transformer le regard face à l’échec entrepreneurial ? Entreprendre au masculin et au féminin ? L’entrepreneuriat artistique et culturel et, enfin, l’entrepreneuriat social.»
Située dans le Pas-de-Calais, en plein milieu rural, La Chartreuse de Neuville est un Centre culturel de rencontre européen au service de l’innovation sociétale et artistique des territoires. À ce titre, elle œuvre pour une société plus inclusive et entrepreneuriale. «Depuis 2015, nous approfondissons des thématiques qui sont sources de croissance inclusive. Aujourd’hui, on fabrique un monde avec des gens toujours un peu plus riches et d’autres toujours un peu plus pauvres. Ce n’est pas seulement une histoire de prestations sociales. Il y a aussi la manière dont on construit, selon différentes dimensions, pour faire en sorte qu’il y ait moins de personnes possibles qui se retrouvent exclues.» S’appuyant sur une étude du World Economic Forum, Alexia Noyon rappelle les mauvais chiffres pour la France. «La France n’est pas très bien classée sur le taux de création d’entreprise, et assez mal classée sur le fait de créer des entreprises importantes. On a beaucoup de petites entreprises, unipersonnelles, et peu qui transforment, en passant par exemple, de TPE à PME ou à grande entreprise. Enfin, on est les derniers quant au regard face à l’échec entrepreneurial. En France, si on s’est planté, c’est extrêmement difficile de redémarrer. Dans d’autres pays, les banques vont prêter plus facilement à quelqu’un qui a déjà échoué. Chez nous, c’est l’inverse.»
Des rencontres
phares
C’est notamment par une combinaison d’actions concrètes et de réflexions communes que cette thématique 2019 entend répondre à l’ensemble de ces problématiques. Et pour insuffler une dynamique constructive au plus tôt, le public des jeunes bénéficie d’attentions particulières. «Nous avons voulu que les jeunes d’universités ou de missions locales puissent rencontrer et être accompagnés par des dirigeants d’entreprise et d’organisation tout au long de l’événement.» Quatre moments forts sont d’ores et déjà planifiés : le 27 février marque la soirée de lancement ; le 16 mai, la rencontre portera sur la manière de transformer le regard face à l’échec entrepreneurial ; le 13 juin sera consacré à l’entrepreneuriat artistique et culturel ; et le 5 septembre, à entreprendre au masculin ou au féminin. Deux autres dates viennent compléter la programmation : le «Cinétoiles» le 7 août, avec projection de films et de documentaires sur l’entrepreneuriat, et les rencontres annuelles du 3 octobre avec des intervenants nationaux et internationaux. Des événements complémentaires sont prévus avec Entreprises et Cités, en métropole lilloise, et la Villa des créateurs, à Paris.
Des partenariats
multiples
«L’entrepreneuriat permet, au sens large, de développer l’autonomie et d’être au volant de sa vie. Mais en créant des emplois, on lutte aussi contre l’exclusion sociale et professionnelle. La Chartreuse est totalement dans son élément avec les différents champs que recouvrent cette thématique. Mais c’est grâce à une action commune qu’une telle programmation a pu voir le jour.» De nombreux partenariats opérationnels avec plusieurs structures œuvrant dans le domaine de l’entrepreneuriat ont été noués : Entreprises et Cités, Fondation Entreprendre, Start-up de territoire, Opale & Co, Enactus, Réseau Entreprendre Côte d’Opale, Comité Grand Littoral, SobizHub, 60 000 rebonds, CJD Côte d’Opale, Entreprendre pour apprendre, BGE Côte d’Opale et La Villa des créateurs. «Nous pouvons également compter sur nos partenaires mécènes – Banque populaire du Nord, Vilogia, Logifim, groupe Carrières du Boulonnais, Crédit agricole Nord de France -, qui nous soutiennent depuis le début et qui nous permettent de jouer un rôle de fédération, de maillage et de synergie entre acteurs de la société et entre territoires, ruraux, métropolitains et parisiens en l’occurrence.»
Lancement d’une start-up de territoire
Ce 27 février est aussi l’occasion de lancer officiellement une start-up de territoire autour de la reconversion des dépendances de la Chartreuse en tiers-lieu. «On propose à toute personne intéressée de venir contribuer à une nouvelle start-up de territoire pour réfléchir à l’avenir des dépendances de la Chartreuse en tiers-lieu et, à partir de ces idées, voir comment le territoire peut développer des initiatives entrepreneuriales au sein de ces dépendances, qui sont, elles-mêmes, objet d’un concours architectural avec la fondation Wilmotte», invite Alexia Noyon.
Excubateur de projets
Les projets entrepreneuriaux hybrides (nécessitant des partenariats privés/publics et/ou associatifs) font l’objet d’un accompagnement mis en place par la Chartreuse. Grâce à des points mensuels, une mobilisation de réseaux, des mises à disposition d’experts, des ateliers, etc., quatre projets sont actuellement suivis (Athéna, Traces d’avenir, Musiciens entrepreneurs et Les Jardins Vavilov).