La Chambre des métiers l’a repris et le développe

Quand l’intention de la CCI Grand-Hainaut de fermer ou de vendre son centre de formation de Solesmes a commencé à se savoir, des élus du territoire ont vivement protesté. C’était en 2012, dans le contexte national (ordonné par la loi) de fusions des chambres consulaires. Dans les trois arrondissements du Hainaut-Cambrésis, ce mouvement, qui combinait regroupements et recherches d’économies, s’est fait au profit du Valenciennois où s’est installé le siège de la CCI Grand-Hainaut.

Aujourd’hui, non seulement le centre Formatech existe toujours, mais il n’a, en fait, jamais cessé de fonctionner, comme l’explique Nathalie Drobinoha,directrice du site. La reprise, effective par la Chambre des métiers et de l’artisanat date du début du mois de juillet 2013 et ce rachat correspondait, en outre, à une stratégie d’implantation menée dans le Cambrésis. Rappelons que la CMA a créé une antenne de son université régionale des métiers de l’artisanat (URMA) à Caudry.

Cette transaction a rassuré les élus du Cambrésis. Elle était souhaitée aussi par le Conseil régional, compétent pour la formation professionnelle, et par des entreprises qui ne comprenaient pas, elles non plus, la décision de la CCI.

Soulagement. Nathalie Drobinoha explique que la Chambre des métiers a tout repris : le site et ses installations, les formations en cours (notamment pour les caristes), mais aussi le personnel qui n’avait pas encore été licencié ou non renouvelé. L’effectif était cependant passé de 25 à 7 !

“En septembre, raconte-t-elle, les formations ont redémarré, comme avant, dans les secteurs de la manutention, du bâtiment et de l’industrie. Des fidèles du site, comme des entreprises de l’automobile, de l’agroalimentaire et des PME de l’industrie, ont été soulagés que Formatech ne se soit pas fermé et  que cet outil de formation très vaste soit sauvé. Certaines nous ont même aidés, matériellement. Aujourd’hui, à l’échelle du Cambrésis, du Valenciennois et de l’Avesnois, nous sommes aussi connu des artisans et TPE.“

Elle ajoute qu’il a tout de même fallu une année de transition et de stabilisation et que des embauches ont été effectuées − une dizaine. 

Rappels. Les formations actuelles, pour moitié destinées aux stagiaires Région et pour moitié aux stagiaires adressés par les entreprises, concernent l’industrie (soudeurs, conducteurs de lignes…) ; les métiers du bâtiment (maçonnerie, carrelage et mosaïque, plaquiste, installation thermique et dépannage) ; la manutention avec le Certificat d’aptitude à la conduite en sécurité (CASES), un “permis” qui porte sur la conduite des chariots élévateurs, ponts roulants et autres nacelles ; la sécurité à l’intérieur de l’entreprise (sauveteurs, incendie, échafaudages, protection individuelle, gestes et postures…), avec des formations souvent assurées dans les entreprises mêmes, sur site.

Nouveautés. Mme Drobinoha précise que depuis février, dans le domaine de la manutention, le centre s’est équipé et qu’il a ajouté la logistique à ses compétences (gestion des stocks et des flux, stockage et tout ce qui concerne le “magasinage”…). Elle ajoute que des formations se sont développées sous l’effet de l’évolution, là encore, des réglementations ou des besoins. “Il y a le domaine de la sécurité en entreprise, mais il y a aussi tout ce qui concerne l’isolation phonique et thermique et ce qui est lié à la mention RGE (‘Reconnu garant de l’environnement’).” Cette mention, qui valide des certifications, permet aux entreprises du bâtiment d’accéder aux marchés de travaux de rénovation des particuliers et à ces derniers de bénéficier de crédits d’impôt.

Pour plus d’infos : Formatech Solesmes, chemin des Uhlans. Tél. : 03 27 37 40 11.