La CCI Grand-Lille renforce l’aideaux entreprises en difficulté

Le 1er mars 2012, la Chambre de commerce lançait le dispositif “CCI prévention”. Il s’agit d’aider les sociétés qui souhaitent anticiper des difficultés ou qui sont sur le point de déposer le bilan. Et ce, à l’appui d’experts comme les avocats, experts-comptables et juges du tribunal de commerce.

Fabien Flechard coordonne le processus de CCI prévention au sein de la CCI Grand-Lille.
Fabien Flechard coordonne le processus de CCI prévention au sein de la CCI Grand-Lille.

 

Fabien Flechard coordonne le processus de CCI prévention au sein de la CCI Grand-Lille.

Fabien Flechard coordonne le processus de CCI prévention au sein de la CCI Grand-Lille.

La CCI Grand-Lille a toujours été présente auprès des chefs d’entreprise qui traversent des difficultés comme la perte de marchés, les tensions de trésorerie, des complexités juridiques… Au travers notamment du CIP Nord de France – Centre d’information sur la prévention des difficultés des entreprises – qui les aide depuis 2005 gratuitement et confidentiellement. Rien que sur 2011, les 50 conseillers de la CCI ont envoyé une trentaine d’entrepreneurs vers le CIP pour un entretien avec trois professionnels de la prévention que sont un juge consulaire honoraire du tribunal de commerce, un avocat et un expert-comptable. Une véritable interprofessionnalité au service des entrepreneurs. Pour ces derniers, c’est souvent l’occasion de faire le point sur leurs difficultés, loin des interlocuteurs habituels et de la pression du quotidien. Pendant une heure, les professionnels de la prévention vont étudier les documents apportés par le chef d’entreprise et lui donneront un avis pour mener des négociations auprès des fournisseurs, banquiers, etc. ; ou pour se mettre en lien avec des structures comme le CCSF (Commission des chefs de service financiers), le Codefi (Comité départemental d’examen des difficultés de financement des entreprises) ; ou pour être orienté vers une procédure amiable ou collective si malheureusement la cessation de paiement est avérée. “L’entrepreneur ressort de cet entretien souvent requinqué, heureux d’avoir été écouté”, explique Fabien Flechard, qui coordonne l’action du CIP et le dispositif CCI prévention.

Professionnels bénévoles. Mais l’action du CIP souffrait d’un manque de communication et de visibilité. Et ce, malgré son appartenance à un réseau national et une réelle motivation des professionnels de la prévention qui interviennent une fois par mois, tous les jeudis, soit sur Lille, soit sur Armentières : les experts-comptables Séverine Samsel et Philippe Lemize, l’avocat Nicolas Drancourt et les juges MM. Dujardin et Vanderschaegh. “Ce sont des personnes qui s’engagent bénévolement, avec une véritable fibre sociale”, précise Fabien Flechard. Surtout, avec une volonté de se rendre utile et de contribuer à changer l’image de leur profession en la rendant plus humaine et plus accessible. Il faut dire que le “Guide des entretiens”, remis aux professionnels de la prévention, spécifie bien que “la nécessaire dimension humaine de ce type d’entretien doit être soulignée. En effet, le chef d’entreprise est confronté à une situation délicate, psychologiquement fragilisante”.

4 millions d’euros. Le 1er mars dernier, la CCI Grand-Lille a donc dévoilé son nouveau processus de prévention, en proposant de nouveaux services en plus du CIP. Dorénavant, les entreprises peuvent contacter la cellule CCI prévention par téléphone, mail (voir encadré) ou lors des visites des conseillers CCI. Suite à un audit de l’entreprise sera alors proposée la solution adéquate : soit un entretien avec le CIP, soit un accompagnement sur plusieurs mois par un conseiller de la CCI, soit un rendez-vous avec un professionnel du marketing, de la finance, de l’assurance, soit un envoi vers la cellule de prévention du tribunal, soit une aide financière. Dans ce dernier cas, la CCI a eu l’accord, le 29 mars dernier, pour bénéficier d’une enveloppe de 4 millions d’euros afin de proposer des prêts participatifs, entre 30 000 et 100 000 euros sur quatre ans, à une centaine d’entreprises du territoire comme l’explique Fabien Flechard : “Nous ciblons les sociétés avec 800 000 euros de chiffre d’affaires au minimum et au moins cinq salariés. Ce prêt devra être accompagné d’un cofinancement, provenant soit d’une banque, soit d’un apport en fonds propre. Il n’aura pas vocation à financer un investissement, mais davantage les besoins en fonds de roulement.”