La CCI Grand Lille installe son laboratoire d'idées

Plus de deux ans après avoir lancé la CCI disruptive, l’organisme a présenté devant 200 invités de nouveaux espaces, dédiés à la transformation des entreprises. «Les entreprises nous ont de plus en plus sollicité pour qu’on les accompagne», explique Yann Orpin, président de la CCI Grand Lille. La Chambre avait lancé une commission disruption nouveaux modèles économiques, pour trouver des leviers accompagnement aux entreprises, avec notamment la création d’ateliers “Transform’action”. A un an de Lille Métropole Capitale mondiale du design, le président souhaite montrer l’engagement du monde économique pour le design. «Ce n’est pas seulement visuel mais aussi un outil de transformation des entreprises dans un monde qui va très vite.» Les espaces, couvrant une surface totale de 100 m², sont d’anciens bureaux réhabilités, situés à côté de l’espace de coworking. Ils sont destinés à toute entreprise des Hauts-de-France quelle que soit sa taille. «C’est un lieu de brainstorming.» L’investissement s’élève à 12 000 €, le souhait étant d’éviter toute dépense superflue. Ainsi, certains éléments de mobilier viennent de start-up locales en écoconception. Dans un esprit de digital detox, le wifi n’est pas disponible dans les salles dédiées. Quatre projets sont d’ores et déjà en cours d’étude. Les universités du territoire ont également manifesté leur intérêt.

Le collaboratif avant tout

«Le dirigeant ne peut pas tout faire. Il faut qu’il apporte une impulsion pour rassembler l’ensemble des collaborateurs autour du design thinking.» Pour le président, c’est aussi une manière d’éviter le départ de salariés de la société en plein bouleversement de modèle. Le Design Lab se présente comme un espace de partage d’expériences. L’objectif est d’imaginer des futurs usages et des nouvelles expériences utilisateurs, des technologies innovantes, des méthodes de management alternatives… «On les ouvre sur tous les possibles.» Un diagnostic est d’abord posé, suivant la structure et les ambitions de la société, avant d’avancer sur des axes de développement. Elle peut ensuite être accompagnée par deux expertes : Mélanie Vermeersh et Dalila Kez, qui organiseront notamment des journées de séminaires. L’offre est payante, à hauteur de 1 500 € HT pour 12 personnes par jour. «L’objectif est d’atteindre l’équilibre financier au bout d’un an», ajoute Yann Orpin. Alors que le budget de l’Etat alloué aux chambres de commerce ne cesse de diminuer, la CCI Grand Lille tente aussi, par l’intermédiaire de ces opérations, de tendre vers l’autonomie financière. «De 107 millions lors de la précédente mandature, le budget est passé à 26 millions d’euros aujourd’hui, nous devons adopter un nouveau modèle économique.»