La CCI Grand-Hainaut aimerait être entendue

Francis Aldebert a du mal à contenir son irritation, lui qui ne parvient pas à présenter au SIPES son "Livre blanc du commerce en Hainaut», édité en 2012. Il propose pourtant des alternatives réalistes à certaines orientations commerciales du SCOT. Encore faut-il être invité à s’exprimer…

CCI Gd Hainaut 1 – Francis Aldebert (second à partir de la gauche lors d'une inauguration sur la CCRVS) connaît les ZA et leurs besoins...
CCI Gd Hainaut 1 – Francis Aldebert (second à partir de la gauche lors d'une inauguration sur la CCRVS) connaît les ZA et leurs besoins...

Le 21 octobre, la  CCI du Grand-Hainaut a voté à l’unanimité des avis au sujet du document d’aménagement commercial (DAC) et du SCOT du Valenciennois. L’enquête publique doit s’achever en décembre. Pour Francis Aldebert, président de la CCI GH, dans quelques mois le DAC entrera en vigueur mais les orientations du SCOT et les analyses du SIPES (Syndicat intercommunal pour la promotion de l’enseignement supérieur-mission SCOT chargé du bilan carbone sur l’arrondissement de Valenciennes) engageront le foncier commercial et l’activité en général pour 20 ans minimum. Le président dit avoir à quatre reprises tenté de présenter des orientations commerciales réalistes, mais à chaque fois il aurait été ignoré par le SIPES. Francis Aldebert cherche donc une tribune.

«A l’époque où notre CCI a pris l’économie locale en mains avec 38 000 pertes d’emploi, elle a racheté des terrains et depuis 20 ans équipé 2 000 hectares de zones. Bien peu s’intéressaient alors à ces questions, explique le président. (…) Elle est aussi seule à avoir une vision cohérente alors que les collectivités et autres structures interviennent au mieux à l’échelle des arrondissements.»

Quality first ! Deux thématiques opposent CCI GH et le couple SCOT-DAC : l’offre foncière à vocation économique et l’équipement commercial, le livre blanc les résume. Vu l’analyse par la CCI des besoins des investisseurs dans le Grand-Hainaut et les études spécifiques des comportements et flux d’achats et de l’offre commerciale, elle préconise une offre qualitative plutôt quantitative.

Sur l’offre foncière, la stratégie de la CCI prône la densification, la poursuite de la reconquête des friches, ainsi que l’organisation de l’offre foncière structurée et hiérarchisée. A savoir une réserve foncière métropolitaine de 250 à 300 ha (accueil d’ un grand projet). Puis la création de zones multi-activités de 50 à 150 ha (pour des unités de groupes industriels et des PME puissantes), de zones communautaires de 5 à 40 ha et de zones thématiques (logistique, numérique, ferroviaire, transports durables, etc). Tout cela a été étudié et simulé.

L’équipement commercial divise plus encore SCOT-DAC et CCI. Cette dernière veut renforcer le pôle majeur régional autour du centre-Valenciennes, la zone de Petite-Forêt et La Sentinelle. Elle veut préserver les centres-villes affaiblis par les pôles de Denain et Saint-Amand-les-Eaux, et souhaite protéger le rôle commercial de pôles relais de neuf communes environnantes.

Si l’offre commerciale doit être multiforme et sans exclusion, pour Francis Aldebert il ne faut pas opposer commerce de périphérie et commerce de centre- ville. «Or, quand on consulte le SCOT et le DAC, on est plus dans l’affichage que dans l’économie réaliste», estime le président. 

 

 

D.R.

Francis Aldebert (second à partir de la gauche lors d'une inauguration sur la CCRVS) connaît les ZA et leurs besoins...