La CCI de la Meuse réaffirme sa position
Régionalisation et dossiers économiques meusiens : tour d’horizon de l’actualité avec Michel Jubert, le président de la CCI territoriale de la Meuse, qui joue la carte de la transparence et du franc-parler.
Tablettes Lorraines : Pouvez-vous nous parler de la régionalisation des CCI en Lorraine ?
Michel Jubert : Pour rappeler les faits, il y a trois ans, on a pris des positions unanimes sur une régionalisation qui devait s’appuyer sur une chambre régionale et des chambres territoriales. Nous avons avancé péniblement pendant plus de deux ans. Mais depuis quelques mois, un changement d’orientation s’est opéré avec une chambre unique et des délégations territoriales, prétextant que c’était la seule solution, compte tenu de la baisse des dotations de l’État. Pour ma part, je n’ai pas changé d’avis et je pense que la régionalisation passe par des chambres territoriales conservant leurs missions directes auprès des entreprises, défendant ainsi la notion de proximité. Pour être clair, le service appui aux entreprises doit être maîtrisé par les territoires. L’ensemble du bureau de la Meuse soutient d’ailleurs cette position, contrairement aux autres chambres. Je rappelle que je suis pour la mutualisation des emplois, qui reste indispensable. Or, si on suit ce qui a été décidé à compter du 1er janvier prochain, on va avoir une CCI de la Meuse avec un président, un bureau et un directeur qui n’a plus de pouvoir hiérarchique sur le personnel du service appui aux entreprises. C’est pour cette raison que je veux démontrer aux élus en région qu’un autre schéma est possible. Or, on me le refuse. Je reste persuadé qu’un modèle unique ne peut être appliqué sur tous les territoires. On ne doit pas oublier que les grandes régions se précisent et que les départements ne vont pas disparaître. Dans ce contexte, on devrait attendre la mimars et la loi pour se positionner. Le danger est que les centres de décisions majeures s’en aillent en région et dépouillent les territoires ruraux.
À compter, du 1er janvier, que va-t-il se passer ? Du côté de la CCI Meuse, on va se concentrer sur les dossiers meuso-meusiens, avec notamment la construction du bâtiment près de la gare Meuse TGV à Issoncourt. Du côté de la région, je demande simplement aux élus de la CCI Lorraine un débat calme et posé avec des éléments concrets et chiffrés. J’accepterai ensuite leur décision, même si elle ne va pas dans mon sens. Je remarque toutefois que depuis quelques semaines un changement s’opère chez certains élus. La Moselle a pris début décembre une position contre le schéma directeur en demandant de repousser la date de prise de décision au printemps prochain afin de se caler sur le calendrier législatif à venir.
Vous parliez des dossiers meusiens. Justement la Meuse a-t-elle des raisons d’espérer du côté de l’industrie notamment ? Je suis convaincu que certains projets peuvent changer la donne. On a quelques atouts que ce soit Cigéo (Bure), Safran ou encore la gare Meuse TGV. On doit donc s’en servir économiquement parlant. On souhaite aujourd’hui que les opérateurs (CEA, EDF et Areva) s’ouvrent plus. Je leur demande non pas des emplois diffus mais bien directs, à travers leurs filiales. Avec Safran et Albany, on est actuellement en contact avec des sous-traitants qui veulent s’installer à proximité de l’usine de Commercy. On devrait pouvoir faire des annonces prochainement. Pour la gare TGV, on avance sur le projet CCI de construction d’un bâtiment. Dès 2015, les travaux devraient démarrer. L’objectif est toujours le même : à savoir être au service des entreprises et de notre territoire.