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La CCI Amiens-Picardie, rouage essentiel de l'économie locale

Plus que jamais, la CCI Amiens-Picardie aide au quotidien les entrepreneurs dans le domaine du commerce, de l’industrie et des services, sans oublier la création reprise et transmission d'entreprises qu’elle représente, accompagne et conseille. Elle met aussi en place de nombreuses solutions et aides pour la relance économique. Entretien avec Fany Ruin, présidente de la CCI Amiens-Picardie Hauts-de-France et première vice-présidente de CCI France.


Fany Ruin, la présidente de CCI Amiens-Picardie et première vice-présidente de CCI France.
Fany Ruin, la présidente de CCI Amiens-Picardie et première vice-présidente de CCI France.

Picardie La Gazette : Vous avez un rôle localement mais également à l'échelle nationale, est-ce un avantage ?

Fany Ruin : Le fait d'avoir également un mandat à CCI France me permet d'être très réactive sur les dossiers, tout en ayant les deux pieds sur le terrain au local pour faire remonter les principaux enjeux et agir vite sur les solutions. À titre d'exemple, la prime de 8 000 euros pour recruter un apprenti après la crise sanitaire a été bénéfique pour tout le monde. En ce moment, c'est la question du remboursement du PGE qui est un sujet pour beaucoup d'entrepreneurs en cette période difficile d'inflation, la hausse des coûts de matières premières et de l'énergie. 

Je rappelle qu'il existe un réseau régional, les accélérateurs rev3. Ils offrent un écosystème unique à toutes les jeunes entreprises et aux créateurs qui s’engagent dans cette démarche. Unique en France, ce réseau vise à donner à rev3 une réalité concrète supplémentaire en matière de développement économique et territorial. Tout comme nous avons CCI International Hauts-de-France pour l'accompagnement à l'export de ces entrepreneurs.

Comment informez-vous vos ressortissants sur les services dont ils peuvent bénéficier ?

Il est paradoxal de constater parfois le manque d'informations des dirigeants sur ce que la CCI peut faire pour eux. La vie d'un dirigeant est complexe parfois et le temps manque. C'est pourquoi nous proposons aux dirigeants d’entreprise des rencontres conviviales pour faire connaissance avec leur élu CCI référent sur leur territoire, qui sera leur interlocuteur de proximité pour toute question liée à leurs entreprises et mises en réseaux avec d’autres dirigeants. 

C'est aussi le moment idéal pour mieux connaître les services que la CCI met à leur disposition tout au long de la vie de l'entreprise comme les-aides.fr. Ces rencontres intitulées Réflexe CCI remportent un beau succès sur les territoires comme dernièrement lors de celle organisée au Pays du Coquelicot, avec plus de 40 participants rassemblés autour d'Isabelle Bétrancourt, élue CCI référente et François Delforge, président de la commission maillage territorial à l'écoute des chefs d'entreprises et acteurs du territoire.

Dernièrement l'ESC a fêté ses 80 ans et Interfor ses 50 ans, quelle est votre regard sur l’apprentissage?

L’apprentissage est attractif pour les jeunes et leurs parents. Ils y voient un mode de vie plus actif et une probabilité plus importante de trouver un emploi à la sortie. Nous savons que les jeunes ont globalement du mal à trouver un premier emploi souvent pour cause de non expérience. L’alternance leur permet de justifier d’une expérience en entreprise. 

Le jeune qui choisit l’apprentissage est attiré par le désir d’entrer dans la vie active en ayant un solide bagage, de mettre en pratique la théorie tout en étant salarié et de tendre vers une autonomie rapidement. Avec l' équipe consulaire élue nous veillons à être encore plus proches des entreprises pour coller à la réalité du terrain et adapter nos formations en recueillant les besoins. Aujourd’hui, trop d’entreprises peinent à recruter pour cause de manque de profils adaptés.

Régulièrement, vous recevez des chefs d'entreprise venus de toute la Somme pour entendre leurs besoins et tenter de lever les blocages économiques, sociaux et juridiques auxquels ils font face. Pour quels résultats ?

Les CCI ont une connaissance fine des besoins des chefs d’entreprise, de la création à la transmission de l’entreprise. Parmi ceux-là figure le développement du commerce de proximité. Cela passe par la création d’un fonds d’aide national dédié au commerce urbain et rural. Une autre volonté vise à soutenir la structuration des filières industrielles, notamment par la mobilisation de fonds publics ou encore la participation des entreprises de la sous-traitance industrielle aux projets de renouveau productif. 

Cela passe aussi par la multiplication de plates-formes technologiques partagées à disposition des TPE-PME. Le réseau des chambres de commerce et d’industrie représente 3,8 millions d’entreprises [ndlr, 1,2 million dans le secteur du commerce,  600 000 dans l'industrie et  1,950 million pour les services]

Parmi les solutions concrètes proposées nous retrouvons toujours celle d'investir massivement dans le développement des compétences des jeunes. Via le développement de l’alternance et de l’apprentissage, en rendant le dispositif soutenable et plus attractif via l'harmonisation des aides aux entreprises pour les différentes formes d’alternance afin d’inciter au recrutement durable d’apprentis et d’alternants, avec le soutien aux CFA des territoires ruraux et par l’anticipation des besoins dans les métiers de demain et en tension. Sans oublier d'associer les CCI aux actions des branches professionnelles, de l’État et des Régions. En effet, il est aisé de constater que de nos jours les jeunes, ces futurs salariés et créateurs d'entreprise, sont plus motivés par la quête de sens dans leur travail que par le salaire.

Les pépinières d'entreprises que la CCI gère sont là aussi pour faire naître l'économie de demain ?

Oui, et nous en avons plusieurs, comme La Station, une des dernières ouvertes, c'est un nouvel espace de la CCI dédié aux créateurs et jeunes entrepreneurs. Situé au pied de la Tour Perret, ce lieu hybride propose espace de coworking, bureaux et salle de réunion. Son nom vient de Station F, de Xavier Niel - très inspirant - et aussi de la proximité de la gare. Nous voulons aussi être innovants dans notre accompagnement des entrepreneurs. 

C'est un lieu de rencontres avec aussi bien du coworking qui s'est développé avec la crise sanitaire qui a exacerbé cette envie d'échanger et de travailler ensemble. Les bureaux et la salle de réunion permettent de recevoir des clients ou fournisseurs. Nous avons investi 400 000 euros dans l’aménagement de ces locaux, cela complète ainsi très bien notre offre d’hébergement mise à disposition des entreprises, et adaptée aux attentes nouvelles des dirigeants.