La Capeb 57 va tenir son assemblée générale dans un contexte tendu pour les artisans

Un an. C’est la distance habituellement parcourue entre deux assemblées générales. L’an passé, au cœur de la crise de la Covid-19, la Capeb 57 tirait des bilans plutôt positifs, du moins chargés d’espoir pour ses professionnels, alors que le long tunnel entamé depuis le printemps 2020 semblait enfin s’éclaircir. Il y avait bien sûr ces difficultés omniprésentes dans la vie des dirigeants à trouver de la main d’œuvre. Mais, l’économie repassait au vert et ouvrait les portes de perspectives heureuses. Ce vendredi 10 juin, la Capeb 57, présidée par Émilien Gangemi, se réunit à nouveau pour regarder et analyser les mois passés et se projeter vers l’avenir. Dans une atmosphère moins optimiste.

Sauver l'économie de proximité

En effet, cette assemblée générale se tiendra dans un contexte où les conséquences de la crise ukrainienne impactent les artisans locaux. Aux augmentations des prix des matériaux, aux problèmes d’approvisionnement et pénurique, viennent s’ajouter l’explosion des tarifs de l’énergie, une inflation à un niveau jamais vu depuis près de 40 ans, une consommation et un pouvoir d’achat en repli. Et donc une montagne de doutes. Comme il l’a fait ces jours derniers, à l’occasion d’un petit-déjeuner économique auxquels ont participé une vingtaine de candidats aux élections législatives dans les neuf circonscriptions mosellanes, les 12 et 19 juin prochains, Émilien Gangemi ne manquera pas de rappeler ces inquiétudes émanant des forces vives de l’artisanat du bâtiment sur le territoire. La Capeb 57 en est le réceptacle et la porte-parole. Il le soulignait récemment : «Pour soutenir nos petites entreprises, il faut geler le prix du carburant et les taxes allant de pair, instaurer une TVA à 5,5 % généralisée.» La session déroulée avec les potentiels futurs députés avait été centrée sur l’attractivité des métiers du bâtiment, l’emploi, la formation, le développement durable, la pénibilité de ce tissu artisanal de proximité, lequel crée de la richesse et de l’embauche.

Agir... vite

La quadrature du cercle est peu aisée à trouver pour ces chefs d’entreprise, entre la conscience réelle de cette nécessité à revaloriser les salaires et la réalité quotidienne de marges de plus en plus réduites. Si les mesures massives déployées durant la pandémie pour sauvegarder cette économie de proximité a permis d’en garder la densité et l’efficience, si le Plan de résilience s’inscrit dans la logique et la philosophie du Plan de relance, c’est une autre étape qui s’est ouvert depuis quelques semaines. Les indicateurs économiques le montrent jour après jour. Le tissu entrepreneurial artisanal souffre et va encore souffrir. Les difficultés font tache d’huile sur les ménages et donc les clients et consommateurs. Plus que jamais, l’urgence est là. On ne lit pas dans le marc de café. N’empêche, il ne faut pas être devin pour présager que le futur immédiat sous l’angle économique et social ne sera pas un long fleuve tranquille. Laisser filer et temporiser avec les problématiques des entreprises et des ménages, c’est assurément craquer une allumette à côté d’un baril de poudre…