La Capeb 57 recrute ses «ambassadeurs métiers»

La vérité est souvent bien éloignée des images d’Épinal véhiculées à tout propos et encore davantage des fake news pullulant sur les réseaux sociaux, lesquels ne sont pas des médias. Prenons ainsi l’exemple du bâtiment. Que n’entend-on nous pas quant à cette branche que beaucoup voudraient résumer à une courbe exponentielle de sous-traitants, de travailleurs sans papiers, de malfaçons en tout genre. N’en jetez plus, la coupe est pleine et le ras-le-bol des artisans du bâtiment réel. L’avenir du secteur, c’est… la jeunesse. En clair, la branche doit savoir se vendre pour séduire ses futurs collaborateurs, dès les bancs du collège, du lycée…

Les jeunes ont une bonne image du BTP

Il y a quelques mois, le groupe de travaux public Nouvelles Générations d’Entrepreneurs a sollicité l’Institut de sondage BVA pour déceler auprès d’un panel de quelque 1 000 jeunes, âgés de 20 à 35 ans, l’image qu’ils avaient du BTP. Les réponses vont à l’encontre de la pensée courante et tordent le coup de bien des clichés. Ainsi, 69 % avaient une bonne perception des métiers du bâtiment. Sollicités sur une dizaine de propositions, ces millennials ont dégagé les atouts, à leurs yeux, du secteur : possibilité de travailler sur des projets concrets, filière créatrice d’emplois, variété des métiers accessibles à tous les niveaux de qualification et aussi bien manuels qu’intellectuels. Si une majorité forte était d’accord pour affirmer que le BTP offre des opportunités de carrière, valorise le travail collectif et permet de concilier vie privée et professionnelle, en revanche, ils se montraient moins nombreux à voir dans le bâtiment un secteur aux emplois bien rémunérés, féminisés.

En quête de la relève...

Derrière ce panorama plutôt encourageant, il y a comme un paradoxe. Ces mêmes jeunes de 20 à 35 ans étaient à peine la moitié se disant prêts à accepter un métier dans le bâtiment si on leur proposait. Les réticences s’expliquent par les motivations et la vision en elle-même du travail qu’ont ces millennials. Quand ils recherchent un emploi, 56 % sont en quête d’un emploi épanouissant. La rémunération (65 %) et la sécurité de l’emploi (48 %) sont des critères prioritaires. Au contraire du travail proche du domicile (27 %), la possibilité d’évolution professionnelle (24 %) et le fait de pouvoir voyager pour travailler (5 %). On l’entend dans les réunions quotidiennes, les assemblées générales, les temps informels et conversations à brûle-pourpoint entre dirigeants du bâtiment. Le secteur a toujours du mal à recruter. Pour pallier les difficultés, la Capeb 57 initie un réseau d’«ambassadeurs métiers».

Faire aimer son métier

Il s’agit ici d’adhérents volontaires qui auront pour mission de consacrer 1 h, 2 h, 3 h de leurs temps par an, ou plus, pour accompagner l’équipe de la Capeb 57 sur des manifestations, forums de l’emploi, réunions d’information, et plus généralement faire la promotion auprès des jeunes ou des demandeurs d’emploi de la mosaïque des métiers du BTP. L’objectif est de recruter des personnes motivées à la recherche d’un emploi, d’un stage, d’une formation afin de réduire la pénurie de main-d’œuvre actuelle. Également pour amener de nouveaux profils dans les entreprises artisanales. Récemment, la Capeb 57 a fait l’acquisition, par une subvention de la Région Grand Est, d’une maquette 1/10e permettant d’expliquer les métiers divers et les étapes de la construction. Le package est complété par des lunettes de réalité virtuelle donnant la possibilité de visiter des ateliers de CFA et aborder de manière ludique les aptitudes attendues dans le bâtiment. Sans omettre de citer la mascotte Outy, figure fédératrice d’un dynamisme revendiqué et propre à être partagé par la Capeb 57.