La brasserie Belenium entre dans la grande distribution

La micro-brasserie beaunoise Belenium, dont la production se vend dans les réseaux spécialisés (cavistes, hôtellerie-restauration), se diversifie en lançant une gamme de bières pensée pour une distribution en grande et moyennes surfaces (GMS). L’entreprise, qui compte trois salariés et trois apprentis, cherche ainsi un relais de croissance. « Le positionnement premium de nos bières présente un côté limitant dont nous nous affranchissons avec notre gamme Belenos, que nous distribuons depuis le mois de mai dans 35 supermarchés et hypermarchés de Bourgogne », détaille Nicolas Seyve, co-fondateur de la brasserie.

Plus d’amertume

La gamme Belenos compte pour l’heure trois références : bières blondes, blanches et IPA ; avec en projet la mise sur le marché de deux nuances complémentaires : triple fermentation et ambrée. La gamme est pensée spécifiquement pour ce canal de distribution qui impose quelques ajustements. « Nous développons une marque solide, différente de Belenium, en ce sens qu’elle titre un peu plus - 6,7° au lieu de 5,6° - et tend vers plus d’amertume. C’est ce que recherche la clientèle en supermarchés et hypermarchés », estime le brasseur.

Fondée en 2014, la brasserie Belenium a produit 1 500 hectolitres en 2024, en hausse par rapport à 2023. Elle reste muette sur son chiffre d’affaires et a été rachetée en avril 2022 par le groupe Famille Piffault Vins et Domaine (FPVD), devenu actionnaire majoritaire. Le groupe fournit un appui solide pour cette diversification brassicole en direction des grandes surfaces. FPVD possède notamment le spécialiste du crémant Veuve Ambal, le vigneron Prosper Maufoux ou encore la maison Gabriel Boudier, spécialiste des liqueurs de fruits. « Veuve Ambal et Gabriel Boudier sont bien distribués en grande surface, nos bières complètent cette offre et permettent une gamme complète », note Nicolas Seyve.

Investir

Outre ce développement commercial, le rapprochement avec FPVD permet également à la brasserie d’initier des investissements nécessaires pour se professionnaliser et s’inscrire dans la durée. Car, malgré la popularité croissante des bières dans l’Hexagone, les micro-brasseries, qui représentent l’essentiel des 2 600 brasseries françaises, peinent à se doter de capacités d’investissement nécessaires à leur développement.

« Avec notre nouvel actionnaire, nous avons pu investir », confirme Nicolas Seyve, par ailleurs délégué du Syndicat National des Brasseries Indépendantes (SNBI), « notamment dans une machine pour laver les fûts, qui représente un investissement de 55 000 €. Auparavant, nous utilisions des fûts à usage unique, moins coûteux mais très peu écolo ». Le prochain investissement est déjà fléché : installée dans un bâtiment de 600 m² à Beaune, Belenium a besoin de place et entend étendre ses locaux. Un autre pas nécessaire pour le grand projet, tenu « secret », de la brasserie : sortir d’une distribution régionale et se lancer à la conquête du marché national.

Pour Aletheia Press, Arnaud Morel