La Bourse de Paris échoue à rebondir après une rude séance la veille

La Bourse de Paris évoluait légèrement dans le rouge vendredi, échouant à rebondir après avoir subi la veille sa pire séance depuis mars à cause d'une brusque remontée des taux sur le marché obligataire liée à des signaux...

La salle de contrôle d'Euronext, société qui gère la Bourse de Paris © ERIC PIERMONT
La salle de contrôle d'Euronext, société qui gère la Bourse de Paris © ERIC PIERMONT

La Bourse de Paris évoluait légèrement dans le rouge vendredi, échouant à rebondir après avoir subi la veille sa pire séance depuis mars à cause d'une brusque remontée des taux sur le marché obligataire liée à des signaux de sévérité de la banque centrale américaine (Fed).

Après avoir ouvert en hausse de 0,23%, l'indice vedette CAC 40 évoluait vers l'équilibre à 10H30 (-0,06%), reculant de 4,03 points à 7.078,26 points. 

Jeudi, la Bourse de Paris avait perdu 228,52 points à 7.082,29 points, sa pire séance depuis le 15 mars. Après quatre séances dans le rouge cette semaine, ses pertes sont de 4,29%, soit la plus mauvaise performance hebdomadaire de l'année et que la journée de vendredi peinera à rattraper. 

La chute des marchés action jeudi est liée à une "envolée" des taux sur le marché obligataire, "qui ont atteint hier des sommets" après la publication de créations d'emplois aux Etats-Unis deux fois plus nombreuses qu'attendu, explique Michael Hewson, analyste de CMC Markets. 

"Cette résilience, bien qu'elle soit une bonne nouvelle pour les personnes à la recherche d'un emploi, rend un peu plus difficile le combat contre l'inflation mené par les banquiers centraux, et c'est ce qui inquiète les marchés", décrypte l'analyste. 

Les taux obligataires se sont donc envolés, car les investisseurs considèrent que la banque centrale américaine ne cessera pas de sitôt la hausse de ses taux directeurs entamée pour endiguer l'inflation, "au risquer d'écraser la demande et de pousser les économies à la récession", ajoute M. Hewson, "ce qui incite les investisseurs à réduire leur exposition aux marchés des actions". 

Vendredi vers 10H10, le taux français à 10 ans se détendait très légèrement, s'affichant à 3,17%, après une envolée la veille qui l'avait vu passer de 3,02% mercredi soir à presque 3,20%. Le taux français à 2 ans restait lui aussi quasiment stable, à 3,42% contre 3,45% la veille après son envolée.

Tous les yeux seront braqués vendredi sur le rapport mensuel sur l'emploi aux États-Unis, les investisseurs traquant le moindre indice qui pourrait influer sur la politique de la banque centrale américaine. "On peut craindre qu'un bon rapport n'encourage la Fed à penser que l'économie est plus résiliente qu'elle ne l'est en réalité et à relever les taux plus que nécessaire", juge M. Hewson.

URW rebondit

Le géant des centres commerciaux Unibail-Rodamco-Westfield signait vendredi de loin la plus grande hausse du CAC 40, prenant vers 10H20 3,19% à 48,85 euros. Cette hausse n'est cependant pas suffisante pour combler ses pertes de la veille (-5,55%), le secteur immobilier, sensible aux taux d'intérêt, ayant particulièrement souffert jeudi. 

Casino perd

Le comité de groupe de Casino, engagé dans une procédure de conciliation pour réduire son endettement, doit avoir lieu vendredi à Paris, alors que la maison mère du distributeur d'origine stéphanoise, Rallye, a rendez-vous devant la commission des sanctions du gendarme des marchés financiers.

Le titre de Casino perdait 8,36% à 2,85 euros, à 10H27. Sa maison mère gagnait elle 3,50%, à 1,07 euros.

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