La Banque populaire du Nord voit l’avenir en bleu azur

Avec 48,3 millions d’euros de résultat net en 2021, un produit net bancaire en progression de 8,7% et un plan stratégique 2024 ambitieux, la Banque populaire du Nord voit l’avenir en bleu azur.

Hélène Madar a pris ses fonctions de directrice générale de la Banque populaire du Nord le 1er janvier dernier. © Aletheia Press/B. Dequevauviller
Hélène Madar a pris ses fonctions de directrice générale de la Banque populaire du Nord le 1er janvier dernier. © Aletheia Press/B. Dequevauviller

A l’instar des autres banques, la Banque populaire du Nord* a connu une belle année 2021 (5% de parts de marché). Et ce n’est pas Hélène Madar qui dira le contraire. «C’est une année passionnante», insiste la directrice générale de la BPN, en poste depuis le 1er janvier. D’ailleurs, les chiffres parlent d’eux-mêmes.

En 2021, la BPN a généré 2,73 milliards d’euros de crédits distribués (dont 1,4 de crédits immobiliers), a vu son produit net bancaire bondir de 18 millions d’euros (8,7%), pour un chiffre d’affaires à 228,8 millions d’euros, et, cerise sur le gâteau, elle a dégagé un résultat net de 48,3 millions d’euros, en progression de 15 millions d’euros par rapport à 2020. «C’est le fruit d’un meilleur chiffre d’affaires grâce au développement du fonds de commerce, mais aussi d’un coût du risque légèrement inférieur et d’une capacité à bien gérer l’efficience de l’entreprise.»

Une banque de plus en plus digitale

La directrice régionale met aussi en avant «Bleu majuscule», le plan stratégique 2024 de la BPN, avec comme axe principal l’investissement. «Nous voulons une banque toujours plus performante, plus digitale, plus collaborative et plus responsable.» Avant d’en égrainer le menu dans le détail : «Nous allons mener plusieurs actions sur la satisfaction client. Déjà, on va continuer à investir sur nos outils digitaux.» L’application BPN est notée 4,7 étoiles sur l’Apple Store, au même titre que les banques en ligne.

Et là aussi, les chiffres vont dans le bon sens : «Nous nous sommes hissés à la deuxième place des banques régionales en termes de satisfaction client», à l’indice Net Promoter score (NPS), juste derrière LCL. «Nous allons aussi mettre en place un Privaty Center», poursuit Hélène Madar. Il s’agit de la gestion des données des clients. «On va beaucoup investir sur la façon dont on gère les datas.»

5 millions d’euros pour rénover des agences

Toujours au rayon des investissements, la BPN va financer la rénovation de plusieurs de ses 134 agences régionales. «On va mettre 5 millions pour rénover entre 10 et 15 agences chaque année sur toute la durée du plan.» Avec une diminution du nombre d’agences en toile de fond ? «Pas du tout, réfute la directrice régionale. On optimise le maillage et on se déplace avec nos clients, c’est vrai. Mais il n’y a aucun plan de fermetures.»

Le 9 mars, la BPN va aussi lancer une banque d’affaires régionale, sous la marque JPM-Banque d’affaires. «Nos clients n’avaient pas d’offre régionale et devaient se rendre à Paris.» L’objectif ? «Englober tout ce dont a besoin un chef d’entreprise au titre du développement de son patrimoine et de son entreprise.» La BPN a déjà recruté plusieurs nouveaux collaborateurs, notamment des banquiers seniors, mais elle s’appuiera aussi sur la promotion interne et sur son savoir-faire. «Nous avions déjà des gestionnaires d’actifs et des gestionnaires patrimoniaux. Nous allons juste créer un 'Tous sous le même toit' !»

De grosses perspectives dans l’économie bleue

Par ailleurs, la BPN va investir dans deux filières, notamment dans l’économie bleue, où elle est déjà très présente via sa filiale Crédit maritime. «Pas grand monde ne sait que 80% des bateaux de pêche entre Boulogne et Le Havre ont été financés par la BPN, explique Hélène Madar. Et puis la région concentre aussi 60% du trafic fluvial de la France. Ça ouvre des perspectives.» Enfin, la BPN va investir 100 millions d’euros hors exploitation, c’est-à-dire pour son compte propre : «Nous allons investir aux côtés de nos clients...»

Une banque qui se féminise

Au-delà de ces résultats et objectifs, Hélène Madar, qui se définit elle-même comme un «pur produit de la banque», n’est pas peu fière d’être devenue la quatrième femme à occuper ce poste, sur quinze directions régionales que compte la Banque populaire. Elle insiste aussi sur le fait que son comité directeur sera largement féminin : «C’est une fierté d’avoir une banque qui ressemble à la société.» Mais pas que… «J’ai beaucoup travaillé sur l’entrepreneuriat féminin. Et je dirais que d’une manière générale, les hommes sont plus fonceurs, avec des business plans beaucoup plus agressifs. Les femmes, elles, sont plus raisonnables et travaillent plus sur le long terme.» Deux vertus qui plaisent effectivement à tous les banquiers.

* La Banque Populaire du Nord couvre le Nord, le Pas-de-Calais, la Somme, l’Aisne et les Ardennes.

Ressources humaines et siège social

La BPN va aussi mettre des moyens dans les ressources humaines. Elle devrait investir 1,3 million d’euros dans de nouveaux parcours de formation et de développement personnel, pour ses 1 100 collaborateurs. «Nous voulons mettre en place une certification, précise Hélène Madar. On a déjà créé une direction du développement et des talents mais je veux que nous devenions une entreprise apprenante car notre métier évolue.» Par ailleurs, la BPN est aussi en train de «chiffrer» son projet de nouveau siège social de 9 000 m2, toujours à Marcq-en-Barœul, sur une ancienne friche Transpole.