La Banque Populaire du Nord solide sur ses bases

Depuis avril 2023, la Banque Populaire du Nord¹ est dirigée par Nicolas Poughon, qui a succédé à Hélène Madar, nommée Directrice générale banque de proximité et assurance, groupe BPCE. Natif d'Auvergne, Nicolas Poughon a réalisé l'ensemble de sa carrière dans le groupe BPCE, au sein de services supports ou en direction. Il a également participé à la fusion des trois banques qui ont donné naissance à la Banque Auvergne Rhône-Alpes (Alpes, Loire et Lyonnais (BP2L) et Massif Central (ndlr).

« Je connaissais la Banque Populaire du Nord pour être venu l'auditer il y a une quinzaine d'années. C'est une banque singulière et très observée dans le réseau », avoue-t-il. Cette institution de 1 100 collaborateurs, « innovante et performante » serait même « un laboratoire à penser pour le groupe », qualifie le nouveau Directeur général.

Une année en deux temps

Après un important dynamisme sur la première partie de l'année, le dernier semestre a été représentatif d'un changement de contexte avec l'augmentation des taux : malgré tout, le produit net bancaire enregistre une croissance de +4,3% à 238,6 millions d'euros – un record jusqu'alors jamais atteint par la Banque Populaire du Nord –, boosté par une importante dynamique commerciale.

« Sur le début de l'année 2022, les entreprises avaient envie d'investir malgré la hausse du coût de l'énergie et le conflit russo-ukrainien mais ensuite le marché du crédit s'est contracté avec des investissements en diminution de 20% et une chute de l'immobilier à -40%. »

Sur ces tendances nationales, la Banque Populaire tire son épingle du jeu puisqu'elle affiche une baisse de seulement 10% sur les crédits immobiliers. L'occasion aussi pour le groupe de lancer une toute nouvelle foncière, la Foncière Banque Populaire du Nord, qui prévoit d'acquérir des actifs immobiliers, majoritairement dans les Hauts-de-France. « Notre objectif, c'est d'investir 60 millions d'euros », explique Nicolas Poughon.

Investir sur des projets énergétiques du territoire

Face au contexte, la Banque a intensifié sa politique prudentielle de couverture des risques avec 30,9 millions d'euros de coût du risque, une mesure préventive puisque Nicolas Poughon affirme ne pas avoir encore constaté de hausse du coût du risque. 2022 aura aussi vu l'arrivée de la Banque de la transition énergétique (BTE), lancée à l'origine par la Banque Auvergne Rhône-Alpes et reprise par quatre autres banques, dont la Banque Populaire du Nord. « Nous allons collecter de l'épargne verte auprès de nos clients et investir dans des projets énergétiques. » Une dizaine de collaborateurs seront spécialement formés sur ces enjeux.

100 millions d'euros pour accompagner les filières maritime et fluviale

Parmi les spécificités de la Banque Populaire du Nord, le Crédit Maritime Nord, un acteur majeur des économies maritimes et fluviales qui tourne autour de trois axes : la construction et la rénovation de bateaux pour accélérer la transition énergétique et la diversification des techniques de pêche ; l'accompagnement des entreprises maritimes et de transformation des produits de la mer et l'accompagnement du renouvellement de la flotte fluviale.

Cette entité, qui possède 80% des parts de marché sur le milieu de la pêche, a pour ambition de se développer davantage sur le fluvial (actuellement 20% de parts de marché). Une enveloppe de 100 millions d'euros a été annoncée par la Banque Populaire du Nord et le Crédit Maritime sur ces deux filières. « Le marché de la pêche est mature, moins celui du fluvial. Avec le Canal Seine Nord, on va pouvoir drainer des investissements et des projets énergétiques en mer », avance Nicolas Poughon.

_{1. Nord, Pas-de-Calais, Somme, Aisne et Ardennes.}