La Banque de France de Meurthe-et-Moselle en mode optimisme mais...

La Banque de France de Meurthe-et-Moselle vient de présenter, le 8 février au Domaine de l’Asnée de Villers-lès-Nancy avec l’Urssaf Lorraine et la Direction des finances publiques de Meurthe-et-Moselle, l’enquête régionale : «Bilan 2021 et perspectives 2022». Si l’activité des entreprises a connu un redressement significatif en 2021, reste à le consolider dans un climat où de nouvelles difficultés et incertitudes apparaissent.

Stéphane Dagas, directeur de la communication et des partenariats de l’Urssaf Lorraine, Bertrand Gautier, directeur de la DDFP de Meurthe-et-Moselle et Sylvie Deprugney, directrice départementale de la Banque de France de Meurthe-et-Moselle.
Stéphane Dagas, directeur de la communication et des partenariats de l’Urssaf Lorraine, Bertrand Gautier, directeur de la DDFP de Meurthe-et-Moselle et Sylvie Deprugney, directrice départementale de la Banque de France de Meurthe-et-Moselle.

«Il y a de bonnes perspectives de croissance d’activité !» À l’issue de la présentation de l’enquête régionale : «Bilan 2021 et perspectives 2022» de la Banque de France de Meurthe-et-Moselle, le 8 février dernier au Domaine de l’Asnée de Villers-lès-Nancy, Sylvie Deprugney, la directrice départementale affiche un certain optimisme quant aux évolutions à venir. Reste qu’aujourd’hui, un attentisme en ce début d’année apparaît dominer. «Il y a beaucoup d’hésitation car la pandémie n’est plus aujourd’hui la seule problématique. Les pressions sur les approvisionnements et les prix des matières premières sont toujours bien présents même si l’on enregistre un léger mieux.» Industrie, services marchands (hors hôtellerie-restauration et événementiel) et construction affichent dans l’ensemble de bonnes tendances. 2021 a enregistré un net rebond dans l’industrie avec «des chiffres d’affaires qui ont repris de la substance avec une hausse de + 15,2 %. A contrario, les difficultés d’approvisionnement ont limité les volumes et tout particulièrement dans le secteur de la construction automobile», peut-on lire dans cette enquête. Côté services marchands : «le rebond l’an passé est de + 5,4 %. De nombreux secteurs retrouvent un niveau pré-crise, voire renforcent leurs positions.» Dans la construction : «la reprise, de l’ordre de + 9,8 % s’est avérée de même niveau que le décrochement enregistré en 2020. Le second œuvre (+ 11,1 %) s’est toutefois révélé plus porteur que le gros œuvre (+ 6,8 %). L’activité se redresse également dans les travaux publics mais de manière plus saccadée.»


Inflation : structurelle ou permanente ?

Ces relatives bonnes tendances sont surtout le fait d’un effet de rattrapage par rapport à une année 2020 quasiment atone et à la chute vertigineuse d’activité dans certains secteurs. «2021 aurait été une année de rattrapage et aujourd’hui un certain attentisme s’opère avec de nouvelles sources de difficultés», assure Bertrand Gautier, le directeur départemental des finances publiques de Meurthe-et-Moselle. En première ligne de ces freins à la croissance : les difficultés de recrutement. «Elles s’affichent aujourd’hui comme un obstacle structurel à la croissance», assure Olivier Meynadier, adjoint de la directrice départementale de la Banque de France de Meurthe-et-Moselle. Une donne interrogative qui pourrait mettre à mal les bonnes perspectives envisagées en 2022. Dans l’industrie : «les hausse des courants d’affaires devrait se poursuivre (+ 9,9 %) incluant une nette reprise dans la construction automobile (+ 39,5 %).» Dans le services : «les chiffres d’affaires devraient poursuivre leur développement. Les revalorisations tarifaires vont se combiner aux flux d’activités. Les dirigeants sont donc prudents quant à la hausse attendue sur les seuls volumes.» Même interrogation dans la construction où «les réalisations seront conditionnées à la disponibilité des matériaux et des effectifs.» Le tout avec une inconnue de taille au niveau de l’inflation. Est-elle seulement structurelle ou permanente ? «Un retour à 2 % à la fin de l’année ou début 2023 est annoncé. Avec une augmentation de + 2,9 % en 2021, aujourd’hui nous approchons du sommet de la bosse de l’inflation. Le phénomène apparaît transitoire», commente Sylvie Deprugney. Reste juste à attendre sa réelle évolution…