La bande des 3 000
On a toujours besoin d’un… plus grand que soi ! Ce dicton bien connu, détourné pour l’occasion, colle parfaitement à la récente étude de l’Insee sur le poids économique des grandes entreprises dans l’Hexagone. Elles sont communément montrées du doigt souvent pour de bonnes raisons, l’épisode de Carlos Tavares le président du directoire de PSA est le dernier exemple en date, sans parler des délocalisations à tout va, des évasions fiscales ou encore des versements de gros dividendes à coups de licenciements boursiers. Il n’en demeure pas moins que ces entreprises du CAC 40 s’affichent comme les principaux moteurs de l’économie nationale. Elles ne sont «que» 3 000, soit à peine 0,09 % de l’ensemble des entreprises françaises, à réaliser à elles seules 52 % de la valeur ajoutée des entreprises (en d’autres termes créer de la richesse). Elles représentent 70 % de l’investissement et 83 % des exportations. Le reste ? Et bien, il est réalisé par les autres : ETI (Entreprise de taille intermédiaire) PME et autres TPE souvent sous-traitantes des mastodontes précités entraînant parfois (souvent) pour ces petites entreprises des complications fatales ! Le poids indéniable de cette fameuse bande des 3 000 dont certains affirment fort et clair «qu’elles font la France» semble pousser, notamment le législateur, à continuer de tout mettre en œuvre pour les préserver. Les faire exister apparaît donc aujourd’hui plus que nécessaire, histoire d’éviter de revivre des épisodes cinglants comme il y a une dizaine d’années où la disparition de l’ex-numéro un mondial de l’aluminium Pechiney s’était soldée par un effet domino dévastateur pour tout un pan du tissu économique. Reste que ces locomotives, soi-disant robustes, ne sont pas grand-chose dans leur course à la compétitivité (et au profit) sans la myriade de wagons assurant la bonne marche du convoi. Et cela, il ne faudrait pas l’oublier…
emmanuel.varrier