Éducation

L'UPJV innove avec une formation unique en France de sociologie dédiée aux policiers

Dès cette rentrée de septembre 2023, sur la base du volontariat, 50 policiers de la Police nationale seront formés à la sociologie. Ils vont suivre le cursus Police-population proposé par l'Université de Picardie Jules-Verne.


Cinquante policiers ont été sélectionnés pour le premier DU Police-population de l'UPJV. Deux jours par mois, ils suivront 120 heures de cours en présentiel à Amiens, assurées par des sociologues issus de l'UPJV, du CNRS, de l'Université Paris-Nanterre, de l'École normale supérieure, de l'Université de Portsmouth.
Cinquante policiers ont été sélectionnés pour le premier DU Police-population de l'UPJV. Deux jours par mois, ils suivront 120 heures de cours en présentiel à Amiens, assurées par des sociologues issus de l'UPJV, du CNRS, de l'Université Paris-Nanterre, de l'École normale supérieure, de l'Université de Portsmouth.

Inédit en France, une première promotion de policiers va faire son entrée en cette rentrée universitaire 2023-2024 dans le Diplôme universitaire (DU) de sociologie Police-population initié par l'UPJV. La Police nationale a proposé à ses 150 000 fonctionnaires de s'inscrire à ce nouveau Diplôme universitaire de sociologie sur les relations police-population. Ils viendront donc des quatre coins de l'Hexagone et des trois corps de police, 50 hommes et femmes sélectionnés parmi plus de 250 candidatures. 

Ces policiers, sélectionnés sur dossier, seront engagés dans un cycle de formation de 120 heures de cours en présentiel réparties sur un an et assurées par des universitaires et 23 sociologues d’Amiens, de Paris, du CNRS, de l'ENS et même d’autres pays, comme l'Université de Portsmouth. 

« L'idée de faire intervenir des sociologues dans le milieu de la police, notamment dans des écoles ou dans des colloques ouverts aux professionnels de la Police nationale, n'est pas nouvelle. En revanche, la création d'un Diplôme universitaire pour faire le pont entre la police et les sciences sociales est une grande première », assureÉlodie Lemaire, maîtresse de conférences à l'UPJV, chercheure au Centre universitaire de recherches sur l'action publique et le politique épistémologie & sciences sociales (CURAPP-ESS) et responsable pédagogique du DU.

Mieux comprendre la population

Au fil des mois et des interventions, les gardiens de la paix, gradés, commissaires et officiers seront initiés à une foule de domaines qui pourront se révéler utiles à leur quotidien : familiarisation aux travaux de sociologie de la police, sociologie des activités policières, médias et police, devenir policier, sociologie de la déviance ou encore sociologie politique comparée des systèmes de police. 

La validation de leur diplôme dépendra aussi de la rédaction d’un mémoire sur un sujet libre. « Avec cette formation, les policiers inscrits pourront prendre le temps de déconstruire leurs pratiques professionnelles et de repenser leurs interactions avec la population, de se familiariser aux travaux de sociologie de la police et de s’initier au raisonnement et aux méthodes sociologiques », poursuit Élodie Lemaire. Ce programme, très dense, construit par cette dernière, a été pensé avec les intervenants au sein de la formation et avec Mathieu Fiolet, docteur en sociologie, chargé d'études et de valorisation de la recherche à la sous-direction du Développement des compétences de la Direction centrale du recrutement et de la formation de la police nationale (DCRFPN). « Avec Mathieu, nous formons un binôme à l'initiative du DU, qui est une vraie force : il nous permet de confronter directement le contenu envisagé des enseignements universitaires aux attentes réelles des policiers et ce qui constitue le vécu quotidien des policiers, conclut Élodie Lemaire. L'ambition, elle, ne change pas : nous souhaitons, avec l'ensemble de l'équipe pédagogique associée à ce DU Police-population proposé par l'UPJV, donner la possibilité aux policiers de se considérer d'abord comme des êtres sociaux. »