L’Ulco veut créer un Centre de développement de compétences pour l’industrie décarbonée de demain
Lors de la journée «Fabriquons France 2030» qui s’est déroulée à Paris, en juin dernier, l’université du Littoral Côté d’Opale a été annoncé comme lauréate de l’appel à manifestation d’intérêt compétences et métiers d’avenir pour son projet C-Décidé. Explications.
À ce jour, le site industrialo-portuaire dunkerquois est pointé du doigt. Pour cause : il est le premier émetteur de dioxyde de carbone industriel en France. En effet, il produit 21 % des émissions industrielles, alors qu’il occupe 1/10000e du territoire national. Face à cette situation, les acteurs du territoire se mobilisent. Il y a tout d’abord les industriels, qui œuvrent à diminuer les émissions de leurs infrastructures. Mais la communauté urbaine de Dunkerque met également en place des stratégies. Enfin, le monde académique entend agir.
«Nous avons décidé de créer un Centre de développement de compétences pour l’industrie décarbonée, C-Décidé en abrégé, introduit Arnaud Cuisset, vice-président délégué aux grands projets de l’Université du Littoral Côte d’Opale (Ulco). Le territoire travaille d’arrache-pied à la décarbonation, mais pour atteindre ses objectifs, il lui faudra des compétences. C’est pour cela que nous développons cette offre de formations.»
Six grands domaines de formation
Ce projet est co-construit entre des partenaires académiques, territoriaux et industriels. Dans la boucle, se trouvent, entre autres : l’Ulco, l’A2U, Euraénergie, le Digital Lab D’Arcelor Mittal, l’AFPA, le centre formation TLS de Total Energie et Verkor. «Grâce à ces partenariats, nous voulons nous positionner comme un centre de formation régional» assure Arnaud Cuisset. Et l’idée a séduit ! Ce 7 juillet, lors de la journée parisienne « Fabriquons France 2030» , C-Décidé aété retenu dans le cadre de l’appel à manifestation d’intérêt compétences et métiers d’avenir (AMI CMA).
Des formations pour exceller dans six domaines d’avenir seront dispensées. «Elles tourneront autour des technologies CUSC, pour que nos élèves apprennent à capturer, utiliser et stocker le carbone. Mais elles aborderont aussi les énergies renouvelables, l’économie circulaire, l’optimisation et la digitalisation des processus industriels, l’électrification et enfin autour de la récupération des chaleurs fatales» liste le vice-président délégué aux grands projets de l’Ulco. Des formations qui iront du BAC -3 au BAC +8. Ainsi, à terme, l’université prévoit la création de deux parcours en apprentissage et en formation continue, ainsi qu’une extension Bac+6 au sein de l’EILCO et la création de quatre départements au sein de l’IUT LCO.
Un projet de 16 millions d’euros
Les « élèves » participeront également à des chantiers écoles. Coût total du projet, 16 millions d’euros, dont 8 millions d’euros d’aide dans le cadre de l’AMI CMA. Un coup de pouce non-négligeable. Pour voir les prémices de l’académie, il faudra attendre la fin d’année 2024, quand les premières briques seront posées. «Nous en sommes persuadés, la décarbonation va redonner envie aux jeunes de se tourner vers les métiers industriels» conclut Arnaud Cuisset.
Pour Aletheia Press, Lolita Péron