L'odyssée des continents

Lorsque le visiteur pénètre dans cette nouvelle Galerie du temps – le premier renouvellement intégral depuis son ouverture en 2012 –, son regard découvre une saisissante perspective qui embrasse 5 000 ans d'histoire de l'humanité. Grâce à une scénographie fluide – signée de l'agence AtoY – chacun peut déambuler au fil des méandres d'un «fleuve du temps», offrant «la possibilité d'écrire son propre chemin parmi les œuvres et les siècles» selon Annabelle Ténèze, directrice du Louvre-Lens. 

Si la majorité des 250 œuvres proviennent du Louvre à Paris, certaines sont issues des collections du musée du Quai Branly et du musée Guimet des arts asiatiques. Le musée d'archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye a, quant à lui, prêté un bloc de calcaire où un cheval a été gravé, il y a quelque 20 000 ans. Ce «fleuve» traverse des millénaires d'histoire de l'art, d'une superbe allée de sphinx égyptiens à la «tête Kaufmann», délicate sculpture représentant Aphrodite, avant de nous conduire à un portrait d'enfant de Goya, un nu de Delacroix ou une allégorie de Rembrandt. 

Ce voisinage artistique jette ainsi une lumière stimulante sur la modernité d'œuvres de civilisations différentes. De passionnantes thématiques se dévoilent ainsi autour du portrait ou de la représentation du vivant, à l'image du célèbre quadriptyque de Giuseppe Arcimboldo – L'Hiver, Le Printemps, L'Eté et L'Automne, représentant des têtes constituées de fruits, légumes, fleurs et végétaux. Après Le Scribe accroupi et La Dentellière de Vermeer, le Louvre a prêté pour 2 ans ce chef-d'œuvre du XVIe siècle, restauré en 2023. 

A noter enfin que le nouveau parcours réserve également une place à l'art contemporain, à travers les créations de sept artistes confrontées à des œuvres de différentes époques. Lesquelles «tissent des liens entre histoire et monde contemporain» selon Annabelle Ténèze.