L’isolation en matériaux biosourcés de Hans Février
L’entreprise Hans Février Construction Bois à Nogent-l’Artaud, dans le sud de l'Aisne, est engagée dans une démarche vertueuse et respectueuse de l’environnement depuis sa création en 2010. Associé avec Jean-Yves Coulin, Hans Février travaille dans la construction de maisons en ossature bois et dans l’isolation avec la ouate de cellulose, un matériau biosourcé. Le duo se projette aussi sur une utilisation future de la paille hachée.
Travailler avec des matériaux innovants et à haute performance énergétique, c’est possible, c’est tendance et certains s’y sont mis un peu plus tôt que d’autres. C’est le cas de Hans Février qui a cru aux bienfaits écologiques des matériaux biosourcés dans la construction, dès 2010, lorsqu’il a créé sa société de construction. «Avec Jean-Yves qui m’a rejoint par la suite, nous voulions aussi réorienter vers de la construction écologique et avoir une activité respectueuse de l’environnement, resitue Hans Février. La performance énergétique, on n’en parlait pas vraiment ou alors on en riait. Et trouver des matériaux biosourcés n’était pas si simple. »
Finalement le duo parvient à se fournir en matériaux biosourcés pour l’isolation avec de la ouate de cellulose, un matériau assez dense, réalisé en recyclant du papier journal. « On trouvait ce matériau assez aisément puisque le process industriel est assez éprouvé mais nous voulions faire de l’insufflation, rappelle Jean-Yves Coulin, associé et maçon de formation. C’est un matériau assez flexible mais il faut être formé pour bien insuffler la ouate. C’est comme cela que nous avons affiné une technique de construction ossature bois pour le neuf et que nous l’avons adaptée en rénovation avec ce matériau. »
Pour les deux entrepreneurs,
l’inclinaison de leur projet vers la construction écologique était
une évidence. « Nous sommes déjà dans la construction en bois, un
matériau naturel, ce qui prédispose nos clients à choisir
l’isolation en laine de bois et donc aussi en ouate de cellulose,
explique Hans Février. Les clients qui font le choix de construire
en bois sont déjà dans une démarche écologique. C’est un
matériau qui coûte plus cher de 20 à 30% mais ce coût est accepté
du fait de cette démarche. »
Un cercle vertueux
La ouate de cellulose présente une importante durabilité dans le temps. « En conditions normales, sans humidité, c’est un matériau qui peut durer 50 ans quand de la laine de verre se tasse au bout de plusieurs années et va être à remplacer tous les 15 à 20 ans », souligne Jean-Yves Coulin. L’entreprise travaille avec du bois venant de scieries des Vosges, labellisé Bois de France et essaie de travailler avec du bois local pour les bardages même si le secteur axonais ne compte plus beaucoup de scieries.
Un axe possible de développement pour l’entreprise pourrait concerner un autre matériau biosourcé : la paille hachée. « C’est un matériau encore plus dense que la ouate de cellulose donc en terme de confort d’été, c’est encore mieux et puis il est vrai que le papier se fait rare et le but ne serait pas d’être obligé d’acheter de la pâte à papier pour faire de la ouate, remarque Hans Février. La paille hachée représente sûrement un axe de développement pour les années à venir parce que des machines viennent d’être mises au point en Autriche pour produire ce matériau dans de bonnes conditions. » Hans Février Construction Bois n’a donc pas fini de renouveler sa démarche de construction écologique et de prouver qu’il existe d’autres façons de construire.
Une démarche écologique aboutie
En plus de s’être orienté vers la construction et la rénovation à très haute performance énergétique, conjuguant techniques innovantes, bois français, matériaux biosourcés, Hans Février Construction s’investit dans une démarche d’économie circulaire. L’entreprise valorise les déchets de bois (appelés aussi coproduits), en développant un partenariat avec l’entreprise Sud Aisne Pellet, implantée à Charly-sur-Marne. Celle-ci récupère le bois de fin de chantier et le transforme en plaquettes et pellets.
Hans Février veille aussi le plus possible à valoriser le bois local et à privilégier les partenariats avec des entreprises locales de fabrication (Menuiserie David, Menuiserie Droit). « C’est un système vertueux qui correspond à nos valeurs, commente Hans Février. Nous avons aussi fait un bilan carbone de l’entreprise pour se rendre compte de nos émissions de CO2 par rapport aux énergies qu’on économise. Nous sommes plutôt à stocker du carbone qu’à en émettre. »