L’intelligence artificielle au service de l’ophtalmologie

L’intelligence artificielle appliquée à la santé vise à servir le diagnostic médical. Au sein du start-up studio La Forge, actionnaire, la start-up iSlit a donné naissance à un outil, iSlit Médical, destiné à mieux aider les professionnels à le réaliser. En effet, près de 75 % des problèmes ophtalmologiques relèvent d’un mauvais examen. « Il s’agit de fiabiliser les examens pour réduire les conséquences graves que cela peut avoir et de répondre aux déserts médicaux d’une part et aux longs délais avant d’obtenir un rendez-vous d’autre part » détaille Christophe Tricot, co-fondateur d’iSlit et dirigeant de La Forge. Grâce à cette technologie, le professionnel de santé, expérimenté en ophtalmologie ou même médecin généraliste, pourra poser son diagnostic.

L’homme et la machine

L’intelligence artificielle va simplifier et affiner le diagnostic des examens à la lampe à fente. La technologie va ainsi intervenir dans l’automatisation des examens ophtalmologiques à travers un module de deep learning et de vision par ordinateur qui va extraire et identifier les signes et symptômes tels qu’une lésion sur l’œil. « Dans les domaines de la santé, les attentes vis-à-vis de l’IA en matière d’aide à la décision sont importantes, tant en termes diagnostiques que thérapeutiques. Même si le diagnostic reste du ressort du praticien, l’IA n’en demeure pas moins un allié précieux pour diminuer significativement les risques d’erreur, et améliorer la qualité des soins grâce à des diagnostics plus précis », explique Christophe Tricot. L’innovation portée par ISlit, disponible sur tablette ou intégrable sur une lampe à fente, se pose les questions précises nécessaires à son diagnostic tandis qu’un système de vision analyse les clichés collectés pour détecter des signes d’affections de l’œil.

Innover à plusieurs

« L’IA va faire un lien entre les symptômes et les signes et balayer toutes les pathologies, même les cas rares, en s’appuyant sur l’expertise des ophtalmologues qui partagent leurs connaissances en réseau. » Plusieurs collaborations ont permis à cette innovation de voir le jour. Une vingtaine de praticiens, en France et à l’étranger enrichissent la base de données au quotidien. En amont, iSlit s’est appuyé sur l’expertise du laboratoire CiAD, Connaissance et Intelligence Artificielle Distribuée, dans le cadre d’un contrat de recherche partenariale noué entre l’université de Bourgogne et la SATT Sayens. « Le plus gros défi consiste à changer les pratiques des professionnels, alors nous misons sur les collaborations pour concevoir le produit qu’ils vont utiliser » détaille Christophe Tricot. Le dirigeant souhaite pouvoir commercialiser la solution d’ici un an dans les établissements de santé et prépare une levée de fonds avoisinant un million d’euros.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert