Semaine de la robotique à Nancy
L’Inria démystifie le transfert des technologies
La semaine de la robotique se déroulera du 22 au 28 novembre au centre de congrès Prouvé à Nancy. Cet événement international est piloté cette année par les équipes de l’Inria (Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique). L’occasion de toucher du doigt l’évolution technologique et de constater l’impact du transfert de ces technologies vers le monde de l’entreprise. Un credo pour l’Inria notamment au sein du récent Polaris, le pôle lorraine universitaire pour la recherche et l’innovation socio-économique.
Les lignes de code défilent sur l’écran. L’algorithme tourne à plein régime transférant ses informations au robot humanoïde câblé. Dans les sous-sols de l’Inria (Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique) à Villers-lès-Nancy, les équipes de chercheurs et d’ingénieurs s’activent histoire d’être prêtes pour la compétition coopérative européenne annuelle de robotique à l’occasion de la semaine de robotique. Un événement international, piloté cette année par ce centre de recherche de l’Université de Lorraine.
Du 22 au 28 novembre au centre de congrès Prouvé à Nancy, près de cinq cents experts mondiaux de l’écosystème de la recherche en robotique sont attendus. «C’est l’occasion de découvrir les dernières avancées des sciences et technologies en matière de robotique et d’intelligence artificielle», assure Serena Ivaldi, directrice de recherche à l’Inria et pilote de l’édition 2024 de cette semaine internationale. Deux univers où les équipes de l’Inria opèrent version recherche et développement de technologies logicielles mais surtout de transfert de ces technologies vers la sphère entrepreneuriale.
«Le lien du transfert des technologies est la dernière étape au niveau du tissu économique. Nous avons une longue tradition de partenariats industriels avec les entreprises françaises et européennes qui investissent en France. Nous construisons des équipes-projets communes avec ces entreprises», explique Jean-Baptiste Mouret, directeur de recherche à l’Inria et délégué scientifique du centre de recherche. Les équipes-projets comptent environ une vingtaine de personnes évoluant sur un projet recherche et innovation défini pour trois à quatre ans à l’image du projet européen euROBIN (european robotic and AI network) ciblé sur la robotique et l’intelligence artificielle. L’IA s’affiche comme un terrain de recherche de prédilection aujourd’hui pour l’Inria.
© Guillaume Ramon. C’est avec ce robot que les équipes de l’Inria participeront à la compétition européenne annuelle dans le cadre de la semaine de la robotique à Nancy fin novembre.
Un cluster IA en vue
«Notre centre de recherche travaille sur différents secteurs qui vont directement impacter, à plus ou moins long terme, les entreprises. Trois axes sont aujourd’hui définis, la santé, les langues et l’aide aux différentes disciplines scientifiques. Un cluster régional sur l’IA sera prochainement créé au niveau des entreprises», renchérit le chercheur. Ce transfert des technologies issu des travaux de recherche apparaît, encore trop souvent, réservé aux grands groupes.
À l’instar des autres centres et laboratoires de recherche régionaux, l’Inria tente de toucher l’univers des TPE et PME régionales. Une donne aujourd’hui accélérée dans la politique de développement au niveau national de pôles universitaires d’innovation (PUI). L’Inria fait partie du récent Polaris, le pôle lorrain universitaire pour la recherche et l’innovation socio-économique, l’un des vingt-quatre PUI développés dans l’Hexagone. Ce pôle entend accélérer la dynamique d’innovation des écosystèmes territoriaux en renforçant les synergies entre les différents acteurs aussi bien issus du monde de la recherche universitaire, des entreprises que des collectivités territoriales.
L’écosystème existe déjà sur le territoire mais Polaris entend s’afficher comme un genre de guichet unique permettant aux entreprises d’être aiguillées vers les organismes pouvant réellement répondre à leurs besoins.
«Il existe plusieurs façons pour les entreprises de bénéficier des recherches du centre. Bon nombre de résultats de nos travaux sur les technologies logicielles sont disponibles en open source. L’entreprise peut également faire appel à un ingénieur doctorant pour développer une solution grâce à des dispositifs de subventions», assure le duo de directeurs de recherche. Reste aux PME à pousser un peu plus les portes de l’Inria histoire que l’effet passerelle s’opère réellement.
Inria Startup Studio : un programme ciblé
De la recherche aux produits ! C’est tout l’objectif du programme Inria Startup Studio développé au sein des différents centres de recherche de l’Inria. Chercheurs, ingénieurs mais également porteurs de projets extérieurs sont accompagnés. «Nous intervenons avant la phase d’incubation», précise Jean-Baptiste Mouret, directeur de recherche à l’Inria à Villers-lès-Nancy et délégué scientifique. Plusieurs start-up en sont sorties à l’image de Virtual Society.