L’immobilier se renouvelle

L’immobilier est depuis toujours un secteur porteur. Ces dernières années, encore davantage dans le contexte de la Covid-19, ont renforcé cette tendance avec des filières immobilières performantes, innovantes et attrayantes. Ce dynamisme permet de créer de nombreux emplois. La Meurthe-et-Moselle est au diapason. Ici, comme ailleurs, les professionnels de l’immobilier changent de process.

Les professions immobilières changent de visage et inventent leur avenir.
Les professions immobilières changent de visage et inventent leur avenir.

Les études parues récemment sur le secteur de l’immobilier confirment que le secteur est porteur en termes d’emploi. Près de 83 % de ses dirigeants envisagent de recruter dans les trois ans. La crise aura à peine réfréné ce volontarisme. Pourtant, nombre de ces chefs d’entreprise rencontrent des difficultés réelles pour recruter de bons candidats. En Meurthe-et-Moselle, l’enquête annuelle Besoins en main-d’œuvre de Pôle emploi faisait état en 2021 de 140 offres recensées relatives à l’item «agents immobiliers, syndics», dont près de 80 % étaient difficiles à pourvoir. Avec un faisceau d’observations qui se croisent : manque de candidats expérimentés, départs de salariés vers le travail indépendant ou vers des activités mieux perçues en matière d’image ou de rémunération. Sur le plan technologique ou législatif, l’immobilier connaît régulièrement de profondes évolutions. Avec cette quadrature du cercle à résoudre : intégrer les questions environnementales et technologiques des temps présents. La digitalisation associée aux attentes nouvelles des clients demande une adaptation rapide. Désormais, il est courant de travailler avec des objets connectés, de réaliser des visites virtuelles, de gérer un nombre toujours plus croissant de données numériques. Ainsi, des métiers nouveaux sont nécessaires, comme les database manager. En matière de construction, la donne est la même. Grâce aux nouvelles techniques et aux nouveaux matériaux, les postes sont repensés et redéfinis. C’est par ailleurs une évidence : les changements sociétaux ont amené des nouveaux usages de biens, comme la location de courte durée ou la tendance aux espaces modulables. De même, l’accès aux nouveaux modes de financement - crowdfunding - et à des taux bancaires intéressants ont engendré un boom d’achat de biens immobiliers privés et professionnels.

La relation humaine au cœur de tout...

La crise a apporté son lot de mutations, comme cette propension pour les locaux d’activités et autres entrepôts inscrits dans la logistique du «dernier kilomètre». L’accélération du mode livraison à domicile est ici un facteur majeur. Urbanisme, commercialisation, construction, expertise et conseil, gestion de l’immobilier, prestations techniques, promotion immobilière, domaine de l’investissement : tous fédèrent une kyrielle de métiers et doivent aujourd’hui intégrer dans leur quotidien un monde numérique. Une autre évolution d’importance correspond à un changement du cadre de travail. L’apparition du télétravail symbolise ce bouleversement managérial. La création du statut de micro-entrepreneur semble également adapté au secteur de l’immobilier. Dans son rapport nommé Métiers d’avenir, le réseau social LinkedIn a mis en lumière les secteurs d’emploi qui ont continué à embaucher en 2020, au plus fort de la crise sanitaire. Dans ce classement, les métiers de l’immobilier se positionnent en 3e position, derrière la distribution (supermarchés et commerce de détail) et la santé (professions médicales et spécialisées). En 2020, l’activité de l’immobilier avait augmenté de 46 %. 16 752 postes avaient été proposés sur le réseau social professionnel. 11 124 avaient été pourvus : agents immobiliers, conseillers, administrateurs de biens, gestionnaires de copropriété, promoteurs. Ce n’est finalement pas une surprise : la place essentielle du logement dans la vie de chacun dans le contexte des confinements, les limitations de déplacement, les couvre-feux, les contraintes liées au télétravail ont posé la question du confort domestique comme repère essentiel dans une période de doutes individuel et collectif. On a souvent tendance à dire que 80 % des métiers de 2030 n’existent pas encore. Le secteur de l’immobilier est en train de les dessiner. Au demeurant, la digitalisation ira de pair avec l’approche humaine du métier : son ADN.