Ambassadrice de la Région Européenne de la Gastronomie 2023
L'Huilerie d'Artois invitée à la table des chefs
Nichée dans le petit village de Berles-Monchel, non loin d'Arras, l'Huilerie d'Artois ne compte que 8 mois d'activité et pourtant... elle endosse déjà le statut d'ambassadrice des Hauts-de-France labellisés Région européenne de la gastronomie 2023. Une opportunité fantastique pour cette toute jeune entreprise familiale. À sa tête, l'artisan huilier Thomas Defive nous dévoile les secrets de sa fabrication.
La
production d'huile ne se limite pas qu'au sud de la France comme
beaucoup peuvent le penser. L'huilerie d'Artois située entre Arras
et Béthune, tenue par Thomas Defive, ancien ingénieur agricole, en
est la preuve. Cet artisan huilier produit «une
huile 100% Hauts-de-France».
En effet, celle-ci est issue exclusivement de graines provenant du
Nord, du Pas-de-Calais et de l'ex-Picardie. «La
production d'huile, ici on la source régionalement. On va chercher
toutes nos graines dans la région, de Saint-Pol-sur-Ternoise à
Béthune en passant par la Somme. C'est le gage de qualité qu'on
donne à chacun de nos consommateurs. On reçoit les graines à
Berles-Monchel, on les transforme et on les triture dans notre
atelier de trituration» résume le dirigeant.
L'ensemble
des graines (colza, lin, cameline) passent dans une presse, sont
ensuite infiltrées avant d'être conservées dans la cuvée. «On
en fait une huile vierge, nous utilisons uniquement de l'énergie
mécanique pour extraire l'huile de ces graines» détaille
le chef d'entreprise. Pour ces huiles pressées à froid, la
température de pression doit être ambiante et tourner autour d'une
vingtaine de degrés. «C'est ça qui va nous permettre
d'aller chercher le meilleur rendement d'extraction. Quant à la
conservation, on n'a pas de réglementation spécifique mis à part
pour l'huile de lin qui doit être conservée au frigo tant elle
est riche en Omega 3». L'huile est ensuite embouteillée
en fonction des différents formats commandés par les clients.
2 000 huiles embouteillées par mois
Immatriculé en avril 2022 et réellement opérationnelle depuis septembre 2022, l'Huilerie d'Artois voit ses volumes de production augmenter progressivement. Actuellement, elle tourne autour de 2 000 bouteilles embouteillées par mois. Avec l'été qui approche, les volumes devraient s'accroître significativement. «La période printemps-été va représenter plus de 70% du chiffre d'affaires. C'est une période indispensable, on est prêts !» avance le dirigeant.
Une large cible
L'artisan
huiler propose aujourd'hui deux gammes distinctes. D'un côté, les
huiles de colza et de tournesol, «huiles du quotidien»
vont s'adresser à tous types de distributeurs, épiceries, grande et
moyenne surface, restauration collective ou autre. Tandis que toutes
les autres huiles gourmets dites «huiles gastronomiques»
vont s'adresser aux épiceries et épiceries fines ainsi qu'aux
restaurateurs. «Nous allons chercher des goûts et des
saveurs surprenantes».
Labellisation : «Un beau tremplin»
Alors
que l'Huilerie d'Artois n'a pas encore officiellement soufflé sa
première bougie, elle est déjà propulsée sur le devant de la
scène dans le cadre de la labellisation Région Européenne de la
Gastronomie 2023. «L'idée c'était de s'inscrire dans
cette démarche et de donner toutes les lettres de noblesse à nos
huiles. Nos huiles ont parfaitement le mérite d'être
présentes sur des tables de chefs étoilés» estime sans
prétention Thomas Defive.
Par
l'intermédiaire de cette labellisation, l'Huilerie d'Artois a
travaillé chacune de ces recettes, de ces cuvées, minutieusement.
«Ca a été un gros travail cet hiver de pouvoir lancer 5
nouvelles gammes, nous n'en avions que 3 en septembre dernier. On a
donc travaillé un large éventail de saveurs pour être au
rendez-vous de 2023 et au rendez-vous de cette labellisation dont
nous sommes désormais ambassadeurs». En 2023, l'artisan
huilier va continuer d'innover mais avant tout de se développer
commercialement. «L'enjeu cette année est de pouvoir faire
rayonner nos huiles à l'échelle régionale. C'est avant tout un
développement commercial qu'on va aller chercher, auprès des
restaurateurs, de la restauration collective, des épiceries et des
grandes surfaces» indique Thomas Defive.
Au
nord de Paris, on ne retrouve pas plus de trois artisans huiliers.
«Sur l'activité de pression, trituration et embouteillage,
et avec une large gamme d'huiles comme la nôtre, nous sommes très
peu». Cela s'explique par la culture de l'huile beaucoup moins
présente en Hauts-de-France que dans le sud de la France. L'Huilerie
d'Artois a donc une véritable carte à jouer dans la Région.