Emploi
L’expérimentation de la réforme du RSA passe par la Somme
Les secteurs de Péronne et Albert font partie des territoires retenus par le Gouvernement pour tester sa réforme du Revenu de solidarité active (RSA). Celle-ci prévoit 15 à 20 heures d’activité contre le versement de l’allocation.
Depuis le 1er janvier, 18 départements et la Métropole de Lyon ont intégré l’expérimentation nationale qui prévoit de conditionner le versement du Revenu de solidarité active à 15 ou 20 heures d’activité. Il pourra s’agir d’un emploi dans une entreprise ou une collectivité ou d’une formation. Cet « accompagnement rénové » doit, selon le Gouvernement, permettre de « renforcer l’insertion des allocataires » et de servir de base au chantier de France Travail. Déjà très engagé sur ce sujet, le Département de la Somme, qui comptait en octobre 2022 quelque 16 700 foyers bénéficiant du RSA, fait partie des territoires retenus. Ce test sera mené sur les secteurs de Péronne et d’Albert.
Faciliter le retour à l’emploi
« Je ne voulais pas d’une expérimentation basée sur la bonne volonté, là, il semble que nous ayons un dispositif extrêmement volontariste qui va permettre d’allier coercition et mobilisation de moyens supplémentaires pour faciliter le retour à l’emploi des allocataires du RSA », se réjouit Stéphane Haussoulier, président du Département de la Somme.
Si quelques inconnues demeurent, il semble que ce test concerne l’ensemble des allocataires et que le rôle de Pôle emploi soit renforcé. « Il y aura une inscription systématique à Pôle emploi [ndlr, d’après le Haut-Commissaire à l'inclusion dans l'emploi et à l'engagement des entreprises Thibaut Guilluy, seuls 40% des bénéficiaires le sont aujourd’hui] et un suivi plus actif de la part des conseillers », confirme Stéphane Haussoulier. Si aujourd’hui un agent accompagne en moyenne 300 demandeurs d’emploi, il pourrait ici n’en suivre qu’une trentaine.
Ces dispositions seraient accompagnées d’une obligation de répondre à des offres d’emplois ou de rechercher activement une formation sous peine d’un arrêt du versement du RSA. « Il ne s’agit pas de faire la chasse à des gens en difficulté, ce n’est pas ma volonté ! C’est une invitation à l’effort », ajoute le président du Département qui souligne que dans la Somme 50% des allocataires ont moins de 39 ans et 20% moins de 30 ans.
« Nous serons très vigilants au respect de la volonté des élus : je veux bien jouer le jeu de l’expérimentation, mais une adhésion locale est nécessaire », prévient cependant Stéphane Haussoulier. L’association Département de France a d’ailleurs décidé de mettre en place un comité de suivi pour mutualiser les retours des territoires pilotes et mesurer la faisabilité de la réforme.
Un Département engagé
En parallèle, le Département de la Somme a annoncé sa volonté de lancer un plan départemental d’actions sur le littoral à destination des secteurs qui rencontrent des difficultés à recruter comme l’hôtellerie/ restauration. Une décision qui rejoint les multiples initiatives - coaching, aide à la mobilité ou à la garde d’enfant, contrats aidés… - lancées par la collectivité pour faciliter la sortie du RSA.
Dans la Somme, 2 000 allocataires ont d’ailleurs retrouvé un emploi en deux ans. « C’est assez considérable mais je pense que l’on peut aller encore plus loin », note Stéphane Haussoulier. Le budget primitif 2023 du Département prévoit de consacrer 113 millions d’euros au RSA et 18,6 millions d’euros aux actions d’insertion.