L'ex-députée LR Arribagé condamnée à cinq ans d'inéligibilité pour avoir voulu déstabiliser une adversaire

Laurence Arribagé, ex-députée LR et actuelle adjointe au maire de Toulouse, a été condamnée lundi à trois ans de prison avec sursis et cinq ans de privation de ses droits de vote et d'éligibilité, pour avoir participé à une tentative de...

Laurence Arribagé, ex-députée LR et actuelle adjointe au maire de Toulouse, le 13 juillet 2016, à l'Assemblée nationale, à Paris © JACQUES DEMARTHON
Laurence Arribagé, ex-députée LR et actuelle adjointe au maire de Toulouse, le 13 juillet 2016, à l'Assemblée nationale, à Paris © JACQUES DEMARTHON

Laurence Arribagé, ex-députée LR et actuelle adjointe au maire de Toulouse, a été condamnée lundi à trois ans de prison avec sursis et cinq ans de privation de ses droits de vote et d'éligibilité, pour avoir participé à une tentative de déstabilisation visant sa rivale LREM Corinne Vignon en 2017.

L'élue (aujourd'hui à Horizons) a voulu "satisfaire une vindicte strictement incompatible avec le service de l'intérêt général et celui de ses concitoyens", a estimé le tribunal correctionnel de Paris. La décision est d'effet immédiat, ce qui signifie que Mme Arribagé va perdre son mandat d'adjointe au maire de Toulouse chargée des Sports.

"Bien sûr nous allons faire appel", a dit à l'AFP son avocat, Me Eric Mouton, dénonçant dans un communiqué "une exécution politique".

Il a fustigé un jugement assorti de l'exécution provisoire, "hérésie juridique qui permet à un tribunal de vous priver de votre mandat alors que vous êtes toujours présumé innocent".

L'ancienne députée (2014-2017) a été reconnue coupable de recels de dénonciation calomnieuse, violation du secret professionnel et prise illégale d'intérêt.  

Elle était soupçonnée d'avoir voulu déstabiliser sa rivale LREM Corinne Vignon lors de l'élection législative de 2017 dans la 3e circonscription de la Haute-Garonne, par le biais d'une dénonciation pour "fraude fiscale" et "travail dissimulé" à son encontre.

Alors que Mme Arribagé, députée sortante, se trouvait en difficulté à l'issue du premier tour, le directeur régional adjoint des finances publiques d'Occitanie Marc Menvielle - aujourd'hui à la retraite - avait déclenché en juin 2017 une enquête fiscale portant sur les activités d'astrologue amateure de Corinne Vignon, dont elle n'aurait pas déclaré les revenus (de 200 euros seulement).

Simultanément, il avait adressé un signalement au parquet de Toulouse, sans vérifications préalables.

Les enquêteurs avaient ensuite mis au jour des échanges de SMS entre Marc Menvielle et Laurence Arribagé, tenue au courant de l'avancée des démarches entreprises pour jeter l'opprobre sur sa rivale.

La manœuvre n'avait pas empêché Mme Vignon de sortir victorieuse en 2017 et d'être réélue en 2022.

Lundi, M. Menvielle a été condamné à la même peine que Mme Arribagé.

Quant au troisième prévenu dans ce dossier, l'ex-employeur de Corinne Vignon, Frédéric Sartorelli, il écope de 18 mois de prison avec sursis et cinq ans d'interdiction du droit de vote et d'éligibilité: on lui reprochait d'avoir transmis à la députée sortante des informations en rapport avec les activités d'astrologue de son adversaire, et d'avoir pris contact avec la presse locale pour l'informer de la dénonciation. 

Les trois prévenus devront en outre s'acquitter chacun de 10.000 euros d'amende.

34H27Q4