Économie
L’État accompagnateur du dynamisme économique mosellan
Le dynamisme économique des territoires, le soutien à des projets structurants ayant un impact direct sur l’emploi, l’accompagnement des entreprises locales, la contribution à la réindustrialisation : l’État, en Moselle, s’implique fortement, étant un levier décisif, dans un soutien opérationnel et financier. Décryptage sur ses implications socio-économiques.
Transition écologique, sécurité, santé, éducation, soutien à l’investissement des collectivités territoriales, maillage social et de proximité : ce sont là les engagements de l’État déclinés à l’échelon des territoires. Bien sûr, aux côtés des missions régaliennes, le dynamisme économique n’est pas édulcoré. Il est une évidence. La compétitivité de notre tissu entrepreneurial départemental, avec son corollaire de choix stratégiques, de projets et de réalisations structurants, de croissance et de création d’emplois, est à plusieurs entrées. Dans ce champ, l’intervention des services de l’État est essentielle.
Atteindre le plein-emploi
Le récent rapport d’activité des services de l’État en Moselle en 2023 détaillé par la préfecture dresse le panorama complet de cette mobilisation. On le sait, c’est un objectif prioritaire pour le gouvernement : atteindre le plein-emploi d’ici 2027, soit 5 % de taux de chômage. En 2023, l’amélioration de la situation de l’emploi s’est poursuivie en Moselle. Pour accompagner cet élan, l’État a engagé 28 746 175 € au profit des structures de l’insertion par l’activité économique. Par ailleurs, 7 267 contrats d’apprentissage ont débuté entre le 1er janvier et le 3 novembre 2023 et 3 801 contrats d’engagement jeune ont été signés au 31 octobre 2023. Dans ce but de lever les freins à l’emploi, l’État accompagne les entreprises et les demandeurs d’emploi, notamment les plus en difficulté, au travers des services publics de l’emploi local (SPEL) pilotés par les sous-préfets d’arrondissement. Plusieurs actions ont été menés l’an passé dans cette optique : sur le bassin de Sarrebourg, avec un forum «découverte des métiers de l’industrie» ; sur celui de Thionville avec la mise en avant des enjeux de recrutement et de formation auxquels les entreprises doivent faire face ; sur celui de Metz avec la création d’un groupe partenarial «team mobile emploi» pour aller à la rencontre des habitants dans les quartiers sensibles ou en zone rurale et enrayer les freins périphériques à l’emploi ; sur celui de Sarreguemines avec l’action «les coulisses du bâtiment» visant à faire découvrir les métiers du BTP par la visite d’un chantier de construction ; sur celui de Forbach avec un job dating destiné aux personnes primo-arrivantes, dont les bénéficiaires de la protection internationale à Petite-Rosselle.
L'enjeu majeur de la réindustrialisation
Sur le plan économique, l’un des défis majeurs que la France doit relever est celui de la réindustrialisation. Elle est une réalité en Moselle. Elle se développe de façon novatrice, avec des projets de décarbonatation structurants : chimie verte (Afyren, Mextex et Circa à Carling), centrale à biomasse (Gazel à Carling), panneaux photovoltaïques (Holosolis à Hambach), recyclage de plastiques (Parkes à Carling), unités de production d’hydrogène (Verso Energy et Gazel à Carling)… Le suivi et le pilotage des projets les plus importants font l’objet d’un investissement conséquent des services étatiques qui soutiennent, sous l’autorité du préfet Laurent Touvet, les groupes industriels. Des comités de pilotage ont été mis en place, réunissant tous les deux mois, État, collectivités locales et industriels voisins pour veiller au respect du calendrier prévu, à la cohérence des démarches et des actions des différents acteurs. Au-delà de ces projets d’implantation, il s’agit également de travailler à la mutation des secteurs en reconversion. Marqué par les mutations des filières du transport, notamment automobile, le «sillon mosellan» (communautés d’agglomération du Val de Fensch et de Portes de France Thionville, communauté de communes de Rives de Moselle et Metz Métropole), lauréat de la démarche «Rebond industriel», a pu bénéficier d’un accompagnement renforcé pour recenser les dynamiques industrielles en faveur de l’emploi et de la décarbonation. Le 15 mai 2023, au 6e sommet Choose France, à Versailles, le président de la République, Emmanuel Macron, avait annoncé l’implantation d’une usine de production de panneaux photovoltaïques à Hambach, projet qui devrait être le plus important de ce type en Europe. Enfin, les projets industriels en cours en Moselle vont être abondés par 1,6 Mds€ d’investissements. Les entreprises Verso Energy, Holosolis et Parkes ont annoncé 1 930 créations d’emplois directs.
À
propos du dispositif de revitalisation en Moselle…
Outre leurs obligations sociales à l’égard des salariés qu’elles licencient, une obligation territoriale incombe aux grandes entreprises dont les restructurations affectent par leur ampleur, l’équilibre du ou des bassins d’emplois dans lesquels elles sont implantées. Dans une logique réparatrice, elles sont tenues de contribuer à la création d’activité et au développement des emplois dans ces périmètres, avec pour objectif de contribuer à recréer autant d’emploi qu’elles en ont supprimés. Ainsi, la convention de revitalisation État/Prafer signée en 2022 prévoit la déclinaison de trois sessions de l’action «L’industrie au féminin» : accompagnement des femmes dans la découverte des métiers de l’industrie. La 1ère session s’est déroulée du 15 mai au 4 juillet 2023. Cette action se destinait aux femmes en recherche d’emploi ayant un attrait pour les métiers de l’industrie. Un groupe de huit stagiaires a été constituée. De nombreux freins liés à la mobilité, à la garde des enfants, et aussi à la barrière linguistique ont été pris en compte lors de la déclinaison de l’action. Cinq des huit stagiaires sont allées au bout de la formation. Les conventions de revitalisation signées l’an passé ont retenu plusieurs actions : formation/conseil à la cyber sécurité pour les TPE et PME du territoire, sous forme d’ateliers de formation en collectif (dix à douze participants) pour environ 120 TPE/PME ; inclusion numérique pour l’emploi : atelier numérique pour l’emploi à destination de publics issus des quartiers prioritaires de la politique de la ville ; accompagnement à l’insertion dans l’emploi : action portée par la Cravate Solidaire, association luttant contre la discrimination sociale.