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L’ESC Amiens évalue son impact global sur le territoire
En se basant sur l’année académique 2021/ 2022, l’analyse effectuée dans le cadre d’une labellisation BSIS a permis de démontrer qu’avec un budget annuel de 4,5 millions d’euros, l’ESC Amiens avait un impact territorial de 32,1 millions d’euros sur la Somme, l’Oise et l’Aisne.
Pour la première fois de son histoire, l’École supérieure de commerce d’Amiens a décidé de faire évaluer son impact économique, éducatif et sociétal. « Il était important pour nous de mesurer, grâce à des indicateurs concrets, ce que l’école apportait à son écosystème », explique Yann Tournesac, directeur de l’ESC Amiens. Pour cela, l’établissement, qui figure parmi les 39 grandes écoles de l’Hexagone, a souhaité obtenir le label Business School Impact System (BSIS) de la Fondation nationale pour l’enseignement de la gestion des entreprises (FNEGE). « Dans un premier temps, il s’agissait de définir une zone d’impact, nous avons décidé de nous concentrer sur l’ex-territoire picard dont 66% de nos étudiants sont issus », poursuit le directeur, fier d’avoir obtenu le fameux label.
Un impact très concret
Premier enseignement, 55% du budget de l’école, qui s’élève à 4,5 millions d’euros, bénéficie à des fournisseurs installés sur le territoire et 87% de la masse salariale de l’école, qui compte autant de professeurs permanents que d’intervenants professionnels, résident en Picardie. De façon indirecte, la consommation des étudiants - logements, sorties, consommations diverses - a engendré quelque 6 millions d’euros localement. Les portes ouvertes, l’organisation d’événements, la venue de professeurs extérieurs ont elles aussi été intégrées à ce calcul complexe.
« Les auditeurs prennent également en compte l’impact en termes d’attractivité, de production intellectuelle, sociétale ou encore de développement des entreprises », détaille Yann Tournesac. Au global, l’ESC Amiens aurait donc eu sur l’année 2021/ 2022 un impact territorial de 32,1 millions d’euros, selon l'audit. « L’école connaît un réel développement, il est donc logique que ce chiffre soit plus important d’année en année », poursuit-il, expliquant qu’une révision du BSIS sera effectuée tous les trois ans.
Une stratégie payante
« Nous savions que l’ESC avait un réel impact local, mais il était difficile de le quantifier. Ce travail nous permet d’avoir des résultats très concrets à valoriser », pointe Fany Ruin, présidente de la CCI Amiens-Picardie. Celle-ci souligne aussi que 42% des étudiants passés par l’établissement restent ensuite sur le territoire. « C’est un chiffre très important », note Fany Ruin.
Un avis partagé par Stéphane de Butler, président du Medef de la Somme et trésorier de l’établissement. « Nous avons beaucoup de mal à faire venir des cadres, c’est un problème qui persiste depuis des années et qui s’est aggravé avec le Covid. En proposant des formations de qualité, nous avons plus de chance que les étudiants restent ici. » Et Stéphane de Butler d'appuyer sur l’importance d’avoir une école de haut niveau à Amiens qui développe à la fois l’apprentissage et encourage la recherche, notamment en gestion du risque. « À l’heure où nous avons besoin de mieux anticiper l’avenir, les entreprises sont de plus en plus intéressées par la recherche », observe-t-il.
D’ailleurs, l’ESC Amiens devrait à l’avenir « travailler de plus en plus avec l’écosystème », affirme Fany Ruin qui cite des partenariats avec l’Université de Picardie Jules-Verne ou l’ouverture à la rentrée 2024 de nouveaux enseignements autour de la supply chain pour répondre aux besoins du secteur de la logistique.