Entreprises

UE57 : l’entreprise, c’est du sport

Au UGolf de Metz-Technopôle, l’Union des Entreprises de Moselle a organisé une assemblée générale dédiée au parallélisme entre sphères entrepreneuriale et sportive de haut niveau. Des débats passionnants autour d’acteur locaux de qualité et très diserts sur ce sujet éminemment sociétal.


Des partages de vécus à la frontière entre mondes de l'entreprise et du sport.
Des partages de vécus à la frontière entre mondes de l'entreprise et du sport.

Comme un symbole. Celui qui définit par l’excellence la notion d’équipe au sein d’une entreprise et d’un club sportif. À l’heure des quelques mots de bienvenue qui ouvraient, au UGolf de Metz-Technopôle l’assemblée générale de l’Union des Entreprises de Moselle… dédiée au sport, son président, André Bousser, demandait à celles et ceux qui l’accompagnent tout au long de l’année, de venir se joindre à lui, avant de lancer une journée articulée autour de trois tables rondes animées par Christophe Jeammot et dont le fil rouge aura été axé sur les nombreuses ramifications entre les sphères sportives et entrepreneuriales. À plus d’un titre, un chef d’entreprise est un sportif de haut niveau ! André Bousser notait : «En cette année de coupe de monde de rugby et un an avant les jeux olympiques, il était naturel de consacrer notre traditionnelle assemblée générale au sport.»

Le président de l'UE57, André Bousser, et son équipe.

Fixer un cap et décider...

Lui succédait la première table ronde réunissant Julien Boutter, directeur de Moselle Open, Lionel Ollinger, directeur général du FC Metz Stadium, Hubert Barth, président du Rugby Club Moselle, Thierry Weizman, président de Metz Handball, et Bruno Escamez, directeur régional Ugolf. Cinq hommes qui pilotent des entités majeures sur notre territoire pour son attractivité. Ici, le sport de haut niveau s’inscrit dans une vraie logique économique, sur des disciplines souvent différentes en termes de retombées. Quand Lionel Olliger soulignait «cette importance pour le FC Metz d’être propriétaire de son propre outil, le stade Saint-Symphorien, et de pouvoir en assurer un volet d’animations 365 jours sur 365, au-delà des 20 journées de football», Julien Boutter relevait «la priorité pour un tournoi comme le sien, à l'aube de sa 20e édition, de savoir se renouveler, aller chercher des partenaires et de les fidéliser.» Bruno Escamez insistait lui «sur la démocratisation de la pratique golfique, l'ouverture de sa structure à un large public», quand Thierry Weitzman évoquait cette particularité du handball pro féminin «sans marché des transferts, ni droits TV.» Hubert Barth, acteur d’un sport qui sera sous les feux des projecteurs dans quelques mois, compte bien sur cet événement pour promouvoir les valeurs de l’ovalie. Adaptabilité sens de la décision : voilà bien des traits de caractère partagés dans la salle par ces femmes et ces hommes qui sont à la tête d’entreprises locales.

Une AG très suivie à l'UGolf.

Créer des vocations

Suivait une seconde table ronde autour de Matthieu Hornet, ancien entraîneur du FC Metz dans les catégories jeunes et directeur de Web Idea, Nina Kanto, ancienne handballeuse internationale chez les Bleues et pilier du Metz Handball durant toute sa carrière, et Adrien Jannel, fondateur du groupe Adjan. Trois desseins qui ont touché au haut niveau dans ses maillons de formation, de construction d’une carrière pro et de reconversion. Recruter et fidéliser : deux enjeux majeurs pour un chef d’entreprise. Entre sport et sphère économique : ici, encore, le lien est trouvé, les similitudes teintées du sceau de l’évidence. En cela, le partage des vécus et des expériences des protagonistes de cette deuxième table ronde a été des plus intéressants. Matthieu Hornet parlait «de cet indispensable parcours de formation en parallèle aux ambitions sportives. Avec cette question primordiale : dans un centre de formation, combien deviendront pro ? Peu au final. Il faut veiller aux bagages pour assurer un avenir. Quand on entre dans le sport de haut niveau, on est rapidement déconnecté du réel. L’aspect psychologique du joueur est à travailler. Sur tout cela, nous avons beaucoup de retard en France.» Nina Kanto revenait sur «cet impératif éducation des parents, car, on parle de projet de vie, de vie sportive, de vie scolaire, de vie sociale.» Adrien Jannel, fondateur de Adjan, dont le cœur sont les formations qualifiantes et professionnalisantes, place l’alternance au cœur du process des clubs sportifs, avait cette formule : «avant de créer un métier, il faut créer une vocation.» Quant à cette jeune génération qui déroute tant beaucoup de chefs d’entreprise, tous trois, de concert, en sont convaincus : «Elle a des codes différents, il faut dialoguer avec elle, l’identifier à un projet, l’épanouir.» Matthieu Hornait concluait : «Il faut donner les moyens pour avoir des résultats. Dépasser le j'ai fait ça pour le j'ai réussi.»

Aller chercher les talents locaux

En fin de journée, après une après-midi consacrée au golf, la salle s’est retrouvée autour d’une dernière table ronde autour de la thématique «Medef et les Jeux olympiques.» Dominique Carlac’h, vice-présidente du Medef et ancienne athlète, Augustin Bey, athlète en saut longueur, Marina Jeoffrey, responsable Partenariat-Marketing Sportif JCD Groupe, Jean-Christophe Accorsi, président JCD Groupe et de l’association Instant Sport, Quentin Bigot, athlète spécialiste du lancer du marteau, Jean Christophe Lanné, directeur Centres d’Affaires Multimarchés Lorraine Caisse d’Epargne Grand Est Europe. Le chassé-croisé des argumentations, des constats ont mis en évidence cette logique de performance dans le sport et dans le domaine des affaires. En somme, ne jamais rien lâcher, voir loin, allier passion et rigueur. Marier un cadencement quotidien très militaire, tout en sachant s’adapter aux imprévus. Savoir changer de direction sans perdre le cap à atteindre. André Bousser l’a souvent dit «il veut un Medef de combat.» À la tête de l’UE57, il parie sur les compétences et les expérimentations locales pour faire avancer le train entrepreneurial mosellan. Il en est persuadé : «Nous avons des talents sur tous nos territoires, allons les chercher.» Le sport permet souvent de révéler, au-delà des simples apparences, d’authentiques et atypiques personnalités, lesquelles, se transposant du terrain sportif à celui de l’entreprise apporteront une vraie plus-value à celle-ci. C’est tout le challenge des entrepreneurs mosellans. Pas demain, dès maintenant. Faire bouger les lignes, être en adéquation.

Les acteurs du sport local de haut niveau en débats.