Créations d'entreprise
L’entrepreneuriat a la cote dans les Hauts-de-France
Selon le Conseil national des greffiers des tribunaux de commerce, les Hauts-de-France se sont imposés l’an dernier comme la région métropolitaine la plus dynamique en matière d’entrepreneuriat. Alors que le nombre de créations d’entreprise ne cesse de croître depuis 2017, pour atteindre des niveaux records, aucun des cinq départements n’échappe à cette tendance vertueuse.
«Les Hauts-de-France, locomotive du boom entrepreneurial.» En dévoilant ses bilans départementaux 2021 des entreprises, le 16 mars dernier, le Conseil national des greffiers des tribunaux de commerce (CNGTC) a choisi de mettre la région à l’honneur. Il faut dire qu’avec plus de 40 500 immatriculations enregistrées au registre du commerce et des sociétés, le nombre de créations d’entreprise a bondi l’an dernier de 36,3% par rapport à 2020, soit le rythme de croissance le plus élevé observé sur l’ensemble du territoire métropolitain. «Ce taux est même supérieur de 6 points à la moyenne nationale, signale Thomas Denfer, président du CNGTC. A eux seuls, les Hauts-de-France ont représenté 6,6% de l’ensemble des immatriculations effectuées l’an dernier, ce qui constitue un niveau très significatif.»
Trois secteurs d’activité en vedette
Si certains chiffres publiés par l’Insee début février diffèrent à la marge de ceux du CNGTC, le «Bilan national des créations d’entreprise en 2021» de l’Institut national de la statistique et des études économiques confirme néanmoins, lui aussi, le dynamisme de l’entrepreneuriat au niveau régional. En croissance soutenue aussi bien dans le Nord, le Pas-de-Calais, l’Aisne, la Somme et l’Oise, le nombre d’entreprises créées y bat en effet, chaque année depuis 2017, record sur record.
«C’est une formidable nouvelle, se réjouit Laurent Rigaud, président de la chambre de métiers et d’artisanat (CMA) des Hauts-de-France et vice-président de la Région Hauts-de-France, en charge de l’emploi et de la formation. Alors que les Hauts-de-France sont un territoire historiquement industriel et minier, nous rattrapons progressivement notre retard dans ce domaine, grâce en partie aux différents dispositifs d’accompagnement des entrepreneurs lancés ces dernières années dans la région.» Comme dans le reste de la France métropolitaine, la performance de l’an dernier a été tirée principalement par trois secteurs d’activité : le transport et l’entreposage, le commerce et les activités immobilières.
La région en tête des radiations
Incontestablement positif, ce tableau d’ensemble ne saurait toutefois masquer deux tendances invitant à relativiser quelque peu la portée de ce boom entrepreneurial. La première concerne l’évolution du nombre de radiations d’entreprise. D’après le CNGTC, il a augmenté de 63,5% en 2021 dans la région, un record à l’échelle nationale avec 20 points de plus que la deuxième région métropolitaine de ce classement (Occitanie).
«Les Hauts-de-France ont concentré 7,9% des radiations réalisées dans l’ensemble du pays, une part supérieure à celle des créations d’entreprise», relève Thomas Denfer. La seconde tient au statut des nouvelles entreprises. «Plus de la moitié d’entre elles sont soit des micro-entreprises, soit des entreprises unipersonnelles qui ne créent pas forcément beaucoup d’emplois, pointe Thomas Denfer. En outre, leur existence n’est pas toujours pérenne.»
Faire grandir les micro-entreprises
Une situation que n’éludent pas les pouvoirs publics et les promoteurs de l’entrepreneuriat. «Nous devons être vigilants quant au profil des entreprises qui s’installent dans la région», témoigne Laurent Rigaud. Dans ce cadre, la CMA des Hauts-de-France a par exemple installé, le 21 mars, une commission dédiée aux micro-entreprises. Comptant une dizaine d’élus, cette instance aura notamment pour objectif d’aider les entrepreneurs à faire croître leur activité, avec l’ambition, à terme, de transformer leur micro-entreprise en société susceptible d’embaucher des salariés.
D’ici là, les acteurs des Hauts-de-France se veulent confiants quant à la poursuite de la consolidation du tissu entrepreneurial local. «Malgré les incertitudes économiques provoquées par la guerre en Ukraine, beaucoup de personnes continuent de solliciter la Chambre de métiers et d’artisanat tandis que les demandes de formation à des fins de créations d’entreprise ne fléchissent pas», assure Laurent Rigaud.
Le profil des nouveaux entrepreneurs régionaux
Dans son étude intitulée «Essor des créations de sociétés et de micro-entrepreneurs en 2021», l’Insee s’est intéressé au profil des nouveaux entrepreneurs des Hauts-de-France. Il en ressort que quatre créateurs d’entreprises individuelles sur dix sont des femmes. Cette proportion est similaire à la moyenne nationale. En ce qui concerne l’âge des créateurs d’entreprise de la région, 38% d’entre eux ont entre 20 et 29 ans (contre 36% en France), 30% entre 30 et 39 ans (29% en France) et 16% entre 40 et 49 ans (17% en France).