L'emploi en baisse fin 2024, la Picardie résiste mieux

L'Urssaf Picardie a fait le bilan de la conjoncture régionale au quatrième trimestre 2024 : les effectifs salariés sont en baisse dans toutes les régions françaises (- 0,3%) mais les Hauts-de-France ont un peu mieux résisté (- 0,2%), en particulier sur la moyenne des trois départements de l'ex-Picardie, la Somme étant même la seule exception en positif, à quelques emplois près (+ 60).

À l'Urssaf Picardie - Amiens : Christophe Finsterlé (directeur départemental en charge du contrôle et de la sécurisation juridique), Claire Lescellierre (en charge des données statistiques) et Valérie Hadet (directrice de l'Urssaf Picardie).
À l'Urssaf Picardie - Amiens : Christophe Finsterlé (directeur départemental en charge du contrôle et de la sécurisation juridique), Claire Lescellierre (en charge des données statistiques) et Valérie Hadet (directrice de l'Urssaf Picardie).

Valérie Hadet, directrice de l'Urssaf Picardie, en témoigne : «L'année 2024 se termine par un dernier trimestre morose sur le front de l'emploi en France, toutes les régions voient leurs effectifs salariés diminuer, nous n'avions pas assisté à une baisse annuelle des emplois depuis 2015». Sur ce quatrième trimestre 2024 dans les Hauts-de-France (du 1er octobre au 31 décembre), cette baisse représente la perte de 3 850 postes, 3 000 dans le Nord et le Pas-de-Calais, 850 en Picardie. L'industrie est le secteur le plus impacté, notamment le secteur automobile (- 1,4%), la construction baisse de 0,5%, soit une perte de 650 postes, les services diminuent de 0,2% mettant fin à quatre trimestres consécutifs de croissance. En revanche, l'un des rares secteurs dont les effectifs sont en hausse est l'hébergement – restauration (+ 0,3%) qui poursuit son augmentation de 1,5% sur l'année. En Picardie, la Somme est donc l'unique département à ne pas subir de baisse des emplois, l'Oise est cependant le plus touché, à – 0,4% et 720 postes en moins, l'Aisne voit ses effectifs diminuer de 0,2% qui correspond à 200 emplois.

Trois zones d'emploi en positif en Picardie

Le bilan annuel de l'Aisne est de – 0,7%, ce sont 730 postes supprimés en un an. L'industrie est ici aussi la plus touchée, à – 0,4% soit – 90 postes sur le trimestre. À l'inverse, les effectifs intérimaires progressent de + 0,9% après cinq trimestres de baisse, quand le commerce se stabilise à 0.

L'Oise enregistre la baisse d'effectifs la plus marquée des Hauts-de-France comme de la Picardie, le département affiche comme l'Aisne un bilan annuel de – 0,7%. Tous les secteurs sont touchés, en particulier l'intérim (- 2,2% et – 190 postes), même l'hébergement – restauration ne crée pas d'emploi (- 0,1%) contrairement à l'ensemble de la région, mais le commerce retrouve la stabilité.

À 0%, la Somme est donc le seul département de la région à ne pas perdre d'emplois, le bilan est même légèrement positif (+ 0,1%) sur l'année 2024. Le secteur industriel continue d'ailleurs à créer de l'emploi (+ 0,1%), le commerce renoue avec la croissance (+ 0,4%), mais comme dans l'Oise, l'hébergement – restauration baisse (- 0,6%), ainsi que la construction (- 0,8%)

Sur le découpage des Hauts-de-France en zones d'emploi, 17 des 24 zones perdent des emplois par rapport au trimestre précédent, les plus fortes baisses sont enregistrées dans le Nord – Pas-de-Calais. Cinq zones gagnent donc des emplois et deux zones restent stables. Dans les cinq zones en hausse, trois se situent en Picardie : Amiens (+ 130 postes), Saint-Quentin (+ 40 postes) et Maubeuge dont une partie comprend la Thiérache (+ 210 postes).

De plus, pour ce qui est de la masse salariale, le salaire moyen par tête (SMPT) des Hauts-de-France a été calculé à 2 655 €. L'Urssaf Picardie constate cependant que «malgré une hausse de 3,2% plus forte que celle du niveau national à + 2,9%, le SMPT régional reste inférieur de près de 360 € au SMPT national».