L’écosystème des start-up françaises de l’IA ne cesse de grandir
France Digitale a récemment réalisé et publié un véritable portrait des start-up françaises qui développent des produits basés sur l’IA. Un écosystème dynamique qui s’adresse à un très large panel de secteurs.

Les
résultats de l’étude ont été publiés quelques jours avant le
Sommet pour l’action pour l’IA,
organisé les 10 et 11 février 2025 à Paris. Réalisé par
France Digitale, association qui regroupe des start-up et des
investisseurs français du numérique, le « mapping IA
2025 » recense et dresse le portrait de plus de
750 start-ups dont le siège social est basé en France, qui
emploient au moins deux personnes et qui développent au moins un
produit utilisant les technologies à base d’intelligence
artificielle (machine learning, deep learning, IA générative,
systèmes experts…) ou servant au développement de l’IA.
Un
écosystème qui ne cesse de grossir
Premier
constat : par rapport à la précédente édition de cette
étude, en 2023, leur nombre a augmenté de 27%, passant de 590 au
premier trimestre 2023 à 781 start-up au dernier trimestre 2024. Une
augmentation qui reflète bien le soutien accordé par le
gouvernement au développement de l’IA et de cet écosystème, le
plus développé aujourd’hui à l’échelle européenne. La
majorité des start-ups recensées et cartographiées sont basées en
Île-de-France (63%). Les autres sont réparties un peu partout sur
le territoire : dans
les régions Occitanie (6,3%), Auvergne-Rhône-Alpes (6%),
Provence-Alpes-Côte-d’Azur (5,6%), Nouvelle-Aquitaine (4,2%),
Hauts-de-France (4,1%), Bretagne (2,8%) et Grand Est (2,7%).
Des
applications dans un large panel de secteurs
Ces
781 start-ups françaises qui utilisent
les technologies à base d’IA développent des produits
destinés à un très grand nombre de domaines. Le
secteur de la santé et des biotechnologies arrive en tête (103
start-up), devant le développement de logiciels (74), la data et le
cloud (60). Suivent la
finance et l’assurance, l’industrie (44) ; le marketing et
la publicité, les ressources humaines (40) ; la sécurité et
la cybersécurité, le transport et la logistique (36) ;
l’e-commerce (32), le service client (29), les industries créatives
(27), l’éducation et la formation (25). Ou
encore, le droit et la
legaltech (23), l’environnement (20). On
en compte moins
d’une vingtaine pour l’électronique
et la robotique, l’agroalimentaire, l’énergie, les médias et le
divertissement, ou la
mobilité…
Quant
aux cas d’usage plus fréquents, ce sont l’analyse d’informations
(16% des start-ups), les prévisions et recommandations (14%), la
gestion des données et des savoirs au sein d’une organisation
(14%), l’automatisation (12%) et...la génération de contenus
(10%).
Des
structures assez matures et solides
Autre
évolution notable par rapport à l’édition précédente de
l’étude : 84% de ces
jeunes pousses recensées
sont déjà rentables ou envisagent de l’être dans les trois ans,
contre 50% en 2023. En termes de maturité technologique, 4% d’entre
elles en sont seulement au stade du prototype et 18% à celui de la
validation de la solution, alors que 42% d’entre elles produisent
et commercialisent déjà leurs solutions et que 36% sont même
passées
à
l’internationalisation, avec la création de filiales à
l’étranger. 65% d’entre elles ont réussi à lever des fonds et
elles sont 92% à avoir prévu des recrutements dans les douze
prochains mois.
Mais
il reste encore de sérieux défis à relever
Les
principaux clients de ces start-up sont tout d’abord des grands
groupes (34%),
puis des ETI et PME, des
institutions publiques, et
d’autres start-up. Les solutions qu’elles proposent à
leurs clients sont plus particulièrement destinées aux équipes en
charge du marketing et des ventes, de la gestion de la data et de la
relation client. Elles s’adressent
aussi, mais moins fréquemment, aux directions et aux
administrations générales, aux particuliers, aux services
production, recherche et développement, logistique…
Reste
qu’en dépit de ses bonnes performances générales, l’écosystème
des start-up de l’IA doit encore relever un certain nombre de
défis. Sur le plan technique, c’est l’accès aux données et à
la puissance de calcul et la fiabilité des résultats qui
constituent les principaux défis. Et sur le plan économique, il
s’agit de l’accès au financement, aux marchés publics et
privés, mais aussi de problématiques liées au recrutement, dans un
contexte de forte concurrence avec les États-Unis.
Création
d’un Institut national pour l’évaluation et la sécurité de
l’IA
Fin
janvier, la ministre déléguée chargée de l’Intelligence
artificielle et du Numérique, Clara Chappaz, a annoncé la création
de l’ « «Institut
national pour l’évaluation et la sécurité de l’intelligence
artificielle ». Ce dernier sera chargé d’étudier
« l’ensemble des effets de cette technologie, y compris en
termes de sécurité » et diffuser les bonnes pratiques en
la matière. Il va fédérer les acteurs de l’évaluation et de la
sécurité, tels que l’Agence nationale de la sécurité des
systèmes d’information (Anssi), l’Institut national de recherche
en sciences et technologies du numérique, le Laboratoire national de
métrologie et d’essais et le Pôle d’expertise de la régulation
numérique. Ses travaux porteront sur l’analyse des risques dans le
champ de la sécurité nationale, sur la régulation de l’IA et sur
la fiabilité des modèles d’IA.