Conjoncture
L’économie mosellane scrute l’éclaircie...
En Moselle, le nombre de défaillances d’entreprises retrouve son niveau moyen d’avant la pandémie. Les mois à venir sont soumis à de multiples facteurs et incertitudes tant hexagonaux qu’internationaux.
Restauration traditionnelle et de type rapide, travaux de maçonnerie générale et de peinture, coiffure : ce sont les secteurs d’activité ayant le plus de procédures collectives actuellement en Moselle, liquidations, redressements et sauvegarde. Soit un total de 1 888 entreprises actuellement concernées dans le département fin mai. Au 1er janvier dernier, elles était 1 949. Si, depuis, le nombre de liquidations judiciaires est en hausse (+ 67), ce n'est pas le cas pour les redressements (- 18) et les sauvegardes (- 4). Si on scrute plus précisément le nombre de défaillances, la situation mosellane est intéressante à mettre en perspective avec les données nationales. Avec les mêmes causes : le rattrapage du «retard de défaillances» vu pendant la période Covid et le ralentissement actuel de l’économie, même si la croissance demeure positive à 0,8 % en 2024. Ainsi, en avril, en France, le nombre de défaillances cumulé sur les douze derniers mois atteint 59 772. Un niveau moyen comparable à celui mesuré sur la période 2010-2019, selon les données de la Banque de France. Aux mêmes mois d’avril, ce nombre était de 46 824 en 2023, 31 360 en 2022. Comparativement, la Moselle, d’avril 2023 à avril 2024, présente un nombre cumulé de défaillances de 546 (516 d’avril 2022 à avril 2023). Depuis le début de cette année, les mois de janvier, février, mars et avril voient ces données portées à, respectivement, 52, 46, 56 et 41. Les défaillances par taille d’entreprise sont là assez hétérogènes. Quand les PME et les micro-entreprises semblent mieux résister, les TPE, voire les ETI, sont plus impactées. Par secteurs d’activité, la construction, les transports, les activités financières et d’assurance, celles liées à l’immobilier ou encore les conseils et services aux entreprises souffrent. L’industrie, le commerce et la réparation automobile, l’hébergement et la restauration résistent. En définitive, le nombre cumulé de défaillances retrouve son niveau moyen d’avant pandémie. Les facteurs conjoncturels, la situation géopolitique mondiale, les spécificités hexagonales dessineront les semaines et mois à venir. Trop tôt pour envisager une physionomie solide de notre économie. Attendre et voir donc. Anticiper aussi et surtout.