L’union des forces pour “gagner la bataille de l’emploi”
Si les chefs d’entreprise de la Métropole aiment leurs entreprises, leurs salariés, leur “belle Métropole”, ils aimeraient aussi être appréciés et aidés en juste retour par les élus et les administrations. D’où l’appel de Frédéric Motte à l’union des forces pour gagner la bataille de l’emploi.
“Ensemble, soyons plus percutants !” C’est le message qu’ont transmis, dans un concept inédit et effectivement percutant à six voix, pour leur première cérémonie de vœux commune, les dirigeants des organisations entrepreneuriales de la métropole lilloise, CCI, CJD, FCE, UPA, CGPME et MEDEF, le 7 janvier 2015 à Entreprises et Cités de Marcq-en-Barœul. Invité dès son arrivée à offrir une gaufre à l’un ou l’autre des invités qui avaient annoncé leur présence, sélectionnés au hasard et mentionnés sur l’emballage, façon d’assurer les échanges et la convivialité qui sied à ce type de manifestation, chacun des quelque 600 présents a pu, dès les interventions achevées, se laisser aller aux rythmes suggérés par le collectif musical lillois L’Âme Strong, aidé en cela par des claves, cylindres de bois plein et résonant frappés l’un contre l’autre. Si, pour d’aucuns la musique adoucit les mœurs, elle peut aussi contribuer à jouer plus percutant… et plus collectif.
“Premiers vœux de l’entrepreneur”. Placée donc sous le signe de la percussion, cette cérémonie a su garder sa solennité pour la présentation plus protocolaire, mais voulue tout aussi percutante, des “premiers vœux de l’entrepreneur” aux représentants des mondes décideurs de la Métropole, qu’ils soient politiques, administratifs ou encore universitaires, au premier rang desquels ? et pour ne citer qu’eux ? Damien Castelain, Vincent Ledoux, Bernard Gérard, Francis Vercamer, Pierre de Saintignon… Premier à ouvrir ces vœux, Philippe Hourdain, président de la CCI Grand-Lille, a “mis les pieds dans le plat”, lançant, après une année “2014 compliquée au niveau des réglementations qui nous empêchent d’avancer”, aux décideurs politiques un “laissez-vous travailler !”, complété d’un “travailler ensemble, collectif”. “Il faut unir nos forces pour travailler sur les grands sujets au niveau territorial”, leur a-t-il lancé, reprenant son cheval de bataille ? la thrombose routière ? pour mieux souhaiter : “Ayons des résultats dès le premier semestre !”
Convaincu que si l’on veut que l’année 2015 soit belle, il faut y mettre du sien et parce que son vœu 2015 est de “changer l’image du dirigeant qui a en France une image plutôt négative”, Alexis Devillers, président du Centre des Jeunes Dirigeants Lille Métropole, a invité élus et responsables des grandes administrations à un “Vis ma vie” de dirigeant d’entreprise, organisé du 1er au 10 avril. “Nous sommes 140 jeunes Dirigeants, 140 élus peuvent vivre ce moment. Venez nous rejoindre !” Après Isabelle Hottebart, présidente des Femmes Chefs d’entreprise Lille Métropole, qui a invité à “une bonne réflexion au niveau des dépenses publiques (pour amener) le mode de fonctionnement des administrations, à un circuit plus entrepreneurial, gage de fonctionnement court et performant, qui permette un fonctionnement”, c’est Alain Rigaud qui, en tant que président de l’UPA tout nouvellement élu la veille, a émis le vœu que les “14 500 entreprises artisanales de Lille puissent être la locomotive de l’emploi, particulièrement des jeunes, et que la formation par l’apprentissage soit enfin reconnue comme voie d’excellence qui mène à l’emploi”. Et de plaider dans la foulée pour un accompagnement avec bienveillance dans le traitement de l’entreprise en difficulté “pour mieux repartir, et non pour sa mise à mort en lui envoyant huissier et majorations que, de toute façon, elle ne pourra pas payer”. Présidente de la CGPME Nord-Pas-de- Calais, Yvonne Tassou a particulièrement dénoncé le compte pénibilité, une des réformes de 2014 qu’elle a qualifiée d’”usine à gaz” en dénonçant les modalités d’application : “N’aurait-il pas été aussi simples d’établir des tableaux types en fonction des postes, des temps d’exposition, contrôlés par l’assurance maladie, la médecine du travail et validés par les caisses de retraite ? C’eût été trop facile !” Et de s’engager : “C’est pourquoi nous demanderons et obtiendrons le retrait du compte pénibilité et de ses décrets d’application. En 2015, nous, chefs d’entreprise, nous serons pragmatiques une fois de plus et exigerons la simplification pour pouvoir continuer à embaucher et faire que nos entreprises, seul rempart contre la crise, continuent de vivre, car, si la femme est l’avenir de l’homme, l’entreprise est l’avenir de notre pays.” Applaudissements assurés.
La bataille de l’emploi. Dernier à intervenir et donc en position de rassembleur, Frédéric Motte, président du MEDEF Lille Métropole, a plaidé devant les élus et les représentants de l’administration, de l’Education nationale et des forces syndicales pour “un grand pacte de confiance entre nous”. Partagé entre d’un côté le pacte de responsabilité, le CICE, “mesures (qui) vont dans le bon sens”, mais aussi de l’autre “des lois anti-économie, anti-compétitivité, anti-attractivité, anti-emploi”, il appelle ses “amis chefs d’entreprise à placer toujours davantage l’homme au cœur de votre projet d’entreprise” et les élus “à prendre le parti de la réforme et de l’innovation dans notre territoire”.
Dénonçant le gâchis du chômage et faisant le constat d’un pays “plein de ressources, mais ankylosé, cadenassé, rouillé”, Frédéric Motte a rappelé que “créer de l’emploi demande de l’agilité, de la réactivité, de la simplicité, de l’intrépidité” et a appelé à faire “sauter les verrous réglementaires”. “C’est tous ensemble que nous gagnerons la bataille de l’emploi”, a-t-il lancé, Cet appel à l’union des forces pour gagner la bataille de l’emploi se voulait à la fois concret et offensif.