L’Intercommunalité a même essayé leboncoin

Ça pouvait ressembler à une blague, mais non, c’était sérieux. La communauté de communes du Pays de Mormal, constituée en 2014 et qui avait hérité de cette fromagerie ainsi que de son «Parcours des sens» (une scénographie), avait décidé, l'été dernier, de passer une annonce sur leboncoin pour tenter de trouver enfin un acquéreur.

Ces bâtiments disposant d’un parking abritent la fromagerie et son matériel ainsi qu’un espace muséographique. Le Bon Coin va peut-être, enfin, apporter la solution.
Ces bâtiments disposant d’un parking abritent la fromagerie et son matériel ainsi qu’un espace muséographique. Le Bon Coin va peut-être, enfin, apporter la solution.
D.R.

Ces bâtiments disposant d’un parking abritent la fromagerie et son matériel ainsi qu’un espace muséographique.

 

Guislain Cambier, président de la CCPM, avait expliqué cet automne que faute de retours de la part du monde consulaire (chambres d’agriculture, de commerce, des métiers…) et des “spécialistes” en général, cette solution Internet avait été choisie. «Du coup, mi-septembre, disait-il à l’époque, on avait déjà eu des contacts avec des professionnels du lait, du fromage, des agriculteurs aussi.» Il précisait qu’avec la Région, l’idée d’en faire un lieu de formation continue ou de fabrication, ouvert aux agriculteurs, n’était pas abandonnée. Mais, en ce début 2017, rien n’a évolué.

Rappelons que cette fromagerie neuve, son espace muséographique, son unité de méthanisation ont été mis en service en 2008, rue de Noyelles. Ce projet avait vu le jour dans le cadre d’un pôle d’excellence rurale (en 2006, avec participation de l’Etat à hauteur d’un million). Le but des élus était de soutenir l’économie locale et le tourisme. Cette réalisation a rapidement tourné au fiasco, jusqu’à devenir un boulet financier : emprunt contracté toxique, incidents de fabrication, éleveurs ayant perdu leur mise dans la SAS initiale liquidée, changements de nom et de mode de gestion (la société d’économie mixte locale, liquidée elle aussi, avait laissé la place à une société publique locale)… Faute de solution de sauvetage, la fromagerie, capable de transformer 2 millions de litres de lait par an, mise à l’arrêt en juillet 2011, aura finalement peu servi. Logique publique et logique privée n’auront vraiment pas fait bon ménage dans ce gâchis.