L’INSEE enquête sur le halo du chômage
Dans une étude publiée début juillet, l’institut de statistiques révèle que dans les Hauts-de-France, 162 000 personnes ne sont pas pas considérées comme des chômeurs, soit parce qu’elles ne sont pas disponibles immédiatement, soit parce qu’elles ne sont pas en recherche active d’un travail.
Pour calculer le nombre de chômeurs, l’Insee se base sur la définition du Bureau international du travail (BIT), appliquée dans de nombreux pays du monde et de l’Union européenne. Selon cette dernière, un chômeur est considéré comme tel s’il a 15 ans ou plus, est sans emploi au cours d’une semaine précise, dite «semaine de référence», a effectué au cours des quatre dernières semaines une démarche active de travail et est disponible dans les deux semaines à venir. Une méthode qui exclut donc de nombreuses personnes. Parallèlelement aux 320 000 personnes chômeurs comptabilisés dans la région entre 2015 et 2017, l’Insee en dénombre 162 000 autres souhaitant travailler mais ne correspondant pas aux critères du BIT. « Ces personnes, considérées comme inactives, consituent le halo du chômage », indique Jean-Christophe Fanouillet, directeur régional de l’Insee Hauts-de-France.
Des profils similaires
À quelques nuances près, le halo et le chômage rassemblent des personnes aux profils comparables. Les 15-24 ans sont les plus représentés dans les deux catégories, ils sont d’ailleurs 22,8% dans le halo régional, « ce qui témoigne des difficultés d’insertion professionnelle particulières auxquelles sont confrontées ces jeunes », poursuit Benjamin Bour, chef de projet à l’Insee. De plus, les ouvriers et les employés sont également très représentés, représentant à eux seuls 60% de la population du halo. Les diplômés du supérieur, eux, sont peu présents dans les deux catégories : ils sont 16% au chômage et 12% dans le halo. En revanche, si les hommes sont majoritaires dans la population au chômage, le halo compte à l’inverse une majorité de femmes (53,8%). « Ce sont les plus éloignées de l’emploi. Et c’est aussi parce que la région compte beaucoup de familles monoparentales », précise le chef de projet.
Trois composantes
Au sein du halo, trois situations qualifient l’éloignement de l’activité. L’Insee parle de composantes de halo. La première regroupe les inactifs (au nombre de 89 000) qui souhaitent un emploi, sont disponibles mais ne font pas de recherches. « Ces personnes n’entreprennent pas de démarches car elles se sentent découragées et estiment qu’elles ne trouveront pas dans leur domaine de compétence ou à cause de leur âge. C’est le profil le plus répandu dans la région », détaille Annie Moineau, chargée d’étude à l’Insee. La deuxième composante inclut les 47 000 personnes qui ne sont ni disponibles, ni en recherche d’emploi mais souhaitant cependant travailler. « Ici on retrouve surtout les personnes qui ont des difficultés à concilier vie familiale et activité professionnelle. Beaucoup de femmes, donc… », ajoute-t-elle. Enfin, les 26 000 personnes inactives de la troisième composante souhaitent et recherchent activement un emploi mais ne sont pas disponibles immédiatement.