L’impression 3D au service de l’os
Indépendant, Vincent Hornez va lancer une autre petite entreprise qui va fabriquer des implants biocéramiques sur mesure, destinés, dans un premier temps, à réparer les structures osseuses.
Vincent Hornez, 49 ans, se prépare à créer sa SARL – qui s’appellera CryoCeram – avant la fin de cette année. Avec une première imprimante 3D à très haute résolution qu’il a lui-même conçue et réalisée, il a commencé à fabrique, à partir d’une résine photosensible chargée en céramique, de petits objets. Dans un premier temps, il réalisera des implants biocéramiques destinés à la reconstruction osseuse au niveau par exemple d’une mâchoire, d’une phalange, d’une vertèbre et de l’oreille interne… Depuis 2016, il est hébergé à la Serre Numérique d’Anzin/Valenciennes où il dit avoir trouvé accompagnement, conseil et réseau, mais ses futurs locaux professionnels sont situés, pour l’instant, à Bry, au sud est de Valenciennes près de la frontière belge. Tout est prêt, mais comme son activité concerne le domaine de la santé, encadré par des normes sévères,Vincent Hornez attend les autorisations administratives nécessaires.
Indépendant, programmeur, inventeur…
Le parcours de Vincent Hornez est celui d’un indépendant. Et, on pourrait ajouter d’inventeur. Quand il raconte ce qu’il a mis au point, il a le ton du passionné, intarissable et soucieux du détail… « De formation, je suis chimiste mais, de métier, je suis plutôt informaticien et programmeur… Depuis 2007, avec une autre société, CryoBeryl, j’ai développé des logiciels spécialisés dans la 3D en temps réel, qui a recours aux lunettes et écrans spéciaux… J’ai travaillé pour le ferroviaire ou encore la grande distribution… J’ai fait aussi des jeux vidéos… Ce projet d’imprimante 3D est venu du besoin des clients de toucher des objets, des maquettes, même miniatures. D’où mon orientation vers ce que l’on appelle le prototypage rapide… »
Sur mesure et haute précision
En quoi son projet est-il original ? Il répond : « Pour les prothèses, on utilise plus souvent le titane que la céramique. Mon procédé permet, à partir de données recueillies par un scanner, de réaliser une pièce sur mesure d’une grande précision, de très petite taille, où l’on s’exprime en microns ». Vincent Hornez rappelle que l’os ainsi réparé « recolonise » un peu à la fois la pièce poreuse en biocéramique qui a été implantée. Les « gueules cassées » de 14-18 auraient aimé bénéficier de cette technique.
Ses premiers clients seront des hôpitaux (il a déjà de bons contacts avec le CHRU de Lille), les cabinets médicaux, les revendeurs… Et puis, selon le développement de son affaire, il pourrait aussi, explique-t-il, se tourner vers la mécanique de précision, l’horlogerie, la bijouterie, et concevoir d’autres machines, embaucher peut-être aussi.
A Bry, petit village du nord de l’Avesnois, il a conçu et aménagé, lui-même toujours, des locaux adaptés à son activité, dont surtout trois salles, stériles, climatisées, contrôlées en permanence, qui font plus penser à une salle opératoire et à un laboratoire qu’à un atelier. C’est là, dans cet environnement étudié, qu’il imprime, chauffe et conditionne ses créations.
Pour son projet, outre l’aide de la Serre Numérique, il a reçu des crédits de BPI France « French Tech ».