L’hôtellerie-restauration et les bailleurs en soutien mutuel

Le secteur de l’hôtellerie-restauration, les bailleurs sociaux et la fédération des professionnels de ces métiers ont développé l’idée du logement temporaire. Un réseau de logements inoccupés une partie de l’année servira de test d’ici l’été. Une charte est signée.

CAPresse 2012

Signature de la convention de partenariat entre les acteurs de l’hôtellerie-restauration et les bailleurs du Calaisis.

 

Gisements d’emplois, les secteurs de la restauration et de l’hôtellerie souffrent néanmoins d’un problème de ressources humaines qualifiées. Parmi les freins au recrutement figure la question du logement et les saisonniers partagent ce problème avec leurs employeurs. «Il nous fallait faire quelque chose pour répondre à cette problématique. De l’emploi n’est pas pourvu à cause de cela» s’insurge Thierry Grégoire, délégué départemental de l’Umih et président national de l’emploi saisonnier. Sous l’égide de Natacha Bouchart, sénatrice-maire de Calais et administratrice de l’OPHLM de Calais, deux bailleurs (OPHLM et Habitat 62/59), Logis de France et deux lycées calaisiens (Le Détroit et Saint-Pierre) ont signé une charte. «Devant les difficultés rencontrées par les professionnels de l’hôtellerie-restauration pour loger leurs personnels dans des logements correspondant à leurs besoins sur le Calaisis, bailleurs, professionnels du secteur et écoles spécialisées souhaitent se mobiliser par le biais d’une collaboration étroite afin d’apporter une réponse réactive aux besoins identifiés.»

«Enseigner la mobilité» avec des offres de logements. Concrètement, la charte instaure le partenariat comme culture commune aux signataires. La cible est désignée (saisonniers, personnels en alternance et CDD du secteur). Les bailleurs mettent à disposition une partie de leur parc vacant. Les écoles et les syndicats professionnels orientent les futurs personnels. Au passage, on leur demande aussi de rappeler aux employeurs que le 1% logement est le bienvenu chez les bailleurs… Des référents sont nommés dans chaque structure et seront chargés de suivre les dossiers pendant le temps de la convention (une année renouvelable). En octobre prochain, un bilan sera dressé. Enfin, l’article 5 stipule que «l’enregistrement éventuel de la convention est à la charge de la partie la plus diligente». Au-delà, le dispositif met en relation deux secteurs qui peuvent travailler à l’emploi sur le territoire. «Il faut enseigner la mobilité à nos jeunes et à nos personnels», a fait remarquer Pierre Nouchi, président de l’Umih locale. Côté bailleur, Frédéric Loison, secrétaire général d’Habitat 62/59, a signé au nom de l’association Domopale développement qui représentera les autres sociétés du groupe (HLI et Habitat). Le nombre de logements sera marginal dans un premier temps : les deux bailleurs s’entendent pour une dizaine de logements chacun. Autre sujet d’importance, le prix du logement. «Il s’agit de coller à la réalité financière de nos futurs locataires. On devrait avoir des logements avec un loyer de 300 à 350 euros mensuels», souligne le membre du directoire d’Habitat.

Cette initiative viendra renforcer les actions des professionnels de l’hôtellerie-restauration qui travaillent déjà ensemble à travers le groupement d’intérêt économique qu’ils ont créé. Cette structure juridique emploie des personnels qu’elle affecte selon les besoins aux établissements de ses membres. Ces derniers achètent des heures au GIE qui sert d’employeur aux personnels et de prestataire à ses membres.