L’étonnante start-up de Tennessee Veldeman

Il n’a que 24 ans, mais ce surdoué de l’informatique et passionné de sites web a lancé l’an dernier une entreprise (VSI innovation, son nom juridique) qui a très vite rencontré un écho à l’échelle planétaire.

Tennessee Veldeman (à droite, au second plan) et une partie de son équipe. Elle se compose, pour l’instant, de Gaelle Demarbaix, Stephen Taes, Kevin Kapion, Franck Poissonnier et Djenabou Aw.
Tennessee Veldeman (à droite, au second plan) et une partie de son équipe. Elle se compose, pour l’instant, de Gaelle Demarbaix, Stephen Taes, Kevin Kapion, Franck Poissonnier et Djenabou Aw.
D.R.

Tennessee Veldeman (à droite, au second plan) et une partie de son équipe. Elle se compose, pour l’instant, de Gaelle Demarbaix, Stephen Taes, Kevin Kapion, Franck Poissonnier et Djenabou Aw.

Lorsque Tennessee Veldeman, 24 ans, originaire de Saint-Omer, raconte son parcours, on ouvre des yeux ronds. On résume. En juillet 2015, à la faveur du concours «Creative Start Up» de la CCI Grand-Hainaut, il a lancé son entreprise, la SAS VSI innovation, et la marque «Site Analyzer», pour recruter très vite cinq salariés qui travaillent aujourd’hui dans 60 m2 à la Serre numérique de Valenciennes/Anzin. Un an plus tard, cet été donc, il prévoyait déjà de porter l’effectif à vingt dans les trois ans, de créer une filiale commerciale aux Etats-Unis et de réaliser en 2017 un chiffre d’affaires d’1,2 million ! Tout aussi étonnant, il décrit un CA qui croît de 20% par mois et dit compter environ 400 000 clients ou utilisateurs dans 70 pays.

 

Echo planétaire immédiat. Comment est-ce possible ? Son domaine, c’est la création de sites web innovants et le jeune homme explique avoir mis au point un logiciel capable de réaliser un «contrôle technique» des sites afin d’améliorer leurs performances dans tous les domaines… «J’ai d’abord réalisé une version gratuite qui a récolté jusqu’à 150 000 analyses par mois ! Un bon test. Après le concours Creative Start Up, je suis passé par l’incubateur de la Serre numérique, avant de rejoindre sa pépinière, de recruter deux premières personnes, puis de lancer en novembre un produit comprenant trois offres.» Pour diffuser sa licence et sa prestation, il a recours à une formule d’abonnements mensuels sans engagement.

 

De gros et petits clients. Sur le web, Tennessee Veldeman, a tout de suite trouvé son public : «Mon premier client, je l’ai décroché en quinze minutes, le 11 novembre, au Canada britannique. Et, au bout de 24 heures, j’en avais d’autres à Los Angeles, au Japon, en Australie et en Grande-Bretagne.» Ses clients et utilisateurs sont divers : institutionnels, ministères, groupes connus, petites entreprises, agences, auto-entrepreneurs… Il en compte beaucoup aux Etats-Unis, dont Google et le ministère américain de la Défense.

 

Pragmatique. Comment a-t-il fait ? Il explique que l’informatique le passionne depuis toujours et qu’il a consacré cinq ans environ à mettre au point son logiciel. Là est le secret. «J’ai créé quelque chose de simple et d’abordable. Pas une usine à gaz où l’on se perd, faute de faire la différence entre ce qui relève du marketing et de la technique. J’ai voulu apporter des réponses et non créer des besoins, et mes prototypes m’ont permis de perfectionner ma ‘boîte à outils’ et de travailler la valeur ajoutée.» Précisons que la SAS, dont il est le PDG, est aujourd’hui plus connue par la marque qu’il a créée − «Site Analyzer» − et qu’il a mené son projet en s’autofinançant.

 

La passion plus importante que le diplôme. Tennessee Veldeman ressemble à un surdoué à la fois tranquille et confiant. «J’ai toujours été bricoleur, ou plutôt chercheur, dans l’informatique et l’électronique. Après mon bac S, je pensais faire des études d’ingénieur, mais c’était trop théorique. Alors, j’ai opté pour deux licences en alternance, une de développeur web, une de management d’entreprise. J’avais aussi l’envie d’entreprendre.»

Lorsqu’il recrute ses collaborateurs, le Nordiste cherche chez eux la même passion : «C’est bien plus important que le diplôme.»

Ses projets ? Se développer là où il est, pour le moment, en profitant de la création d’hôtels d’entreprises. «Je pense donc créer une filiale commerciale aux Etats-Unis, mais aussi, dès février 2017, lancer un outil gratuit pour les entrepreneurs de la région.»