L’arrivée du premier méthanier signe la fin du chantier

Le premier méthanier a fait son entrée dans le port de Dunkerque le 8 juillet.
Le premier méthanier a fait son entrée dans le port de Dunkerque le 8 juillet.
D.R.

Le premier méthanier a fait son entrée dans le port de Dunkerque le 8 juillet.

Long de 284,37 mètres sur 42,5 mètres de large, le premier méthanier a franchi le port de Dunkerque ce 8 juillet. En provenance du Nigeria, le Madrid Spirit va permettre de démarrer les derniers tests grandeur nature avant la mise en service commerciale du terminal, prévue courant septembre.

Après cinq années de travaux et 1,2 milliard d’euros injectés, le terminal méthanier de Dunkerque LNG devrait connaître un démarrage commercial cet automne. Avant ça, reste encore à passer l’ultime étape du test grandeur nature. Celui-ci a démarré le 8 juillet avec l’arrivée du premier méthanier sur le site du Clipon et devrait s’achever autour du 15 septembre, après le départ d’un deuxième cargo. Cette première opération réalisée en conditions réelles fait suite à une batterie de tests et devrait permettre de passer les installations et un premier réservoir à -160°C. La mise à froid des deux autres réservoirs se fera dans un second temps, avec l’arrivée du deuxième navire prévue début août. Concrètement, le navire va mettre sept jours à se décharger de ses quelque 13 5000 m3 de GNL, sept jours pendant lesquels le gaz liquide sera acheminé progressivement dans les canalisations jusqu’au réservoir. Pendant dix jours, une partie de ce gaz va s’évaporer naturellement dans les installations, avant d’être collectée et torchée “jusqu’à ce qu’on atteigne les compresseurs haute pression, explique Marc Girard, président de Dunkerque LNG. Nous arrêterons de torcher quand nous serons en capacité d’émettre ce gaz évaporé vers le réseau de transport de gaz de l’opérateur GRTGaz. C’est une opération assez unique”, insiste celui-ci. Et pour cause : le port de Dunkerque n’a pas reçu de méthaniers depuis de nombreuses années, et il s’agissait alors de méthaniers de passage pour des réparations. Là, c’est un navire chargé qui a fait son entrée dans le port et mobilisé pilotes, lamaneurs et remorqueurs, lesquels se sont entraînés de longues semaines en vue de cette échéance. La deuxième cargaison, programmée pour le mois d’août, devrait permettre de poursuivre les tests de performances courantes (débit des pompes, compression…), de régler les niveaux de débit sur l’ensemble des installations et de faire les derniers réglages. Après quoi, le terminal méthanier pourra prendre son rythme de croisière pour atteindre une capacité de stockage de 13 milliards de mètres cubes par an, et ainsi devenir le plus important terminal d’Europe continentale, ce qui pourrait se faire dès la première année. “C’est un scénario qui reste effectivement possible, confirme Marc Girard, puisque le marché du GNL est un marché très ouvert et très dynamique, et qui en plus émet deux fois moins de CO2 que le charbon pour un rendement énergétique équivalent. La tendance peut donc très vite se renverser. Notre objectif était d’avoir un tarif compétitif et un service flexible, adapté au marché. Aujourd’hui, avec ce terminal, on a une infrastructure présente qui va donner un nouvel accès à ce marché”, conclut le président de Dunkerque LNG. Sur les 13 milliards qui seront stockés à Loon-Plage, 8 ont été achetés par EDF, 2 par Total, les 3 derniers seront mis sur le marché dès septembre.