L’armateur à la pêche Le Garrec offre des services à toute la filière

A Boulogne-sur-Mer, carrefour européen des produits de la mer, deux sociétés du groupe Le Garrec, Norfrigo et Packopale, apportent une solution «logistique et conditionnement» sur mesure pour une expertise globale au service de la filière aquatique.

Le président Jean-Marc Le Garrec dans son bureau de Norfrigo, au port de Boulogne.
Le président Jean-Marc Le Garrec dans son bureau de Norfrigo, au port de Boulogne.
Le président Jean-Marc Le Garrec dans son bureau de Norfrigo, au port de Boulogne.

Le président Jean-Marc Le Garrec dans son bureau de Norfrigo, au port de Boulogne.

La première société dispose d’une capacité de stockage de 25 000 palettes à -25°, tandis que la seconde reconditionne en une année quelque 10 000 tonnes de produits de la mer. Avec la société Cap gel, elles bénéficient d’une porte d’entrée privilégiée au Havre. En prise directe avec les terminaux à conteneurs de Port 2000 et voisin du poste d’inspection frontalier, l’entrepôt de Cap gel dispose d’une zone de froid négatif (-20°) de 40 000 m3 et d’une capacité de 9 000 palettes. Plus de la moitié concerne les produits de la mer. «Le dépotage et la préparation de commandes sont au cœur de l’activité de Cap gel», explique Olivier Wauters, directeur général délégué du groupe Le Garrec. De plus en plus de produits sont conditionnés à l’origine, mais il y a aussi des besoins de réadaptation de petites séries. A cet effet, l’atelier adjacent de 500 m² permet d’effectuer de l’ensachage, de l’étiquetage, du copackaging ou encore du portionnage de filets.

Un armement à la pêche actif sur tous les océans.Cet investissement dans la logistique est la résultante de la volonté du groupe de se diversifier en aval de la filière halieutique. Armement historique de Boulogne, fondé en 1920, Le Garrec & Compagnie n’est paradoxalement plus investi dans la pêche hauturière boulonnaise, alors qu’il l’est devenu sur tous les océans de la planète. «Après notre premier métier − le chalut −, nous avons investi dans la senne, pour le thon tropical, et dans la palangre, pour la légine, explique le président Jean-Marc Le Garrec. Nous avons notamment participé à la constitution en 2011 de l’un des plus gros groupes thoniers européens, la Compagnie française de thon océanique, basée à Concarneau.» Une flotte de 13 thoniers senneurs congélateurs répartis dans les océans Indien et Atlantique, qui produit 80 000 tonnes de thon par an, pour un chiffre d’affaires de 154 M€.

Cap encore plus au sud. Filiale réunionnaise dirigée par Jean-Pierre Kinoo, Cap  Bourbon exploite le palangrier Cap Horn 1 qui exploite une part du quota français de légine – une espèce à forte valeur commerciale – à capturer dans les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF), au beau milieu des Quarantièmes rugissants. «Notre pêcherie dans la zone économique de Kerguelen a obtenu en septembre 2013 la certification MSC, reconnaissance d’une pêche durable et responsable», se réjouit l’armateur qui vient de commander la construction d’un nouveau palangrier congélateur long de 50 mètres.

Et un retour à Boulogne ? «Nous ne sommes plus armateurs à Boulogne depuis la vente d’Euronor au Britannique UK Fisheries fin 2010, rappelle Jean-Marc Le Garrec. Mais nous avons manifesté notre désir de trouver des circonstances pour y revenir. Il y a des perspectives en Atlantique Nord-Est et la visibilité s’améliore. L’opportunité du renouvellement de la flottille va se présenter. Nous pourrons alors apporter notre savoir-faire et notre capacité financière en nous groupant avec des partenaires. Historiquement, en effet, nous avons toujours travaillé en synergie en nous associant avec d’autres armements nationaux ou étrangers et échangé nos savoir-faire. Une piste pourrait, par exemple, se dessiner avec le mareyage, car Boulogne souffre d’une insuffisante connexion entre l’amont et l’aval de la filière. Mais la priorité c’est d’obtenir des droits de pêche. Ensuite, nous saurons mettre en place la flotte et développer les marchés