L’apprentissage à l’entrepreneuriat, déclic qui fait le porteur de projet

De nombreux collégiens et lycéens sont initiés à la création d’entreprise, notamment par l’association Entreprendre pour Apprendre. Cette expérience peut-elle se révéler utile dans un parcours de création après les études ? Le cas d’une entreprise en cours de création.

 

Véligiène conçoit un kit contenant un couvre-selle et un couvre-poignée destinés aux utilisateurs de vélos en libre-service. Si les produits ne devraient entrer en phase de commercialisation qu’en 2017, l’entreprise, elle, est véritablement créée. Véligiène, c’est le projet de Caroline Liebaert, 23 ans, aujourd’hui en dernière année d’étude en école d’ingénieurs (Ensiame à Valenciennes), et de son frère Alexandre, étudiant en BTS (lycée Baggio à Lille). Le grain d’entrepreneur avait été semé chez les deux porteurs de projet dès la classe de seconde. Ils ont en en effet en commun d’avoir participé quand ils étaient au lycée à l’opération d’initiation à la création d’entreprise de l’association Entreprendre pour apprendre. Cette dernière accompagne depuis une dizaine d’années les jeunes collégiens et lycéens de la région dans la création de mini-entreprises. D’ailleurs, il y a quatre ans, Véligiène avait été elle-même une mini-entreprise. L’idée de ce projet avait été trouvée par le frère et la sœur en 2012. Alexandre Liebaert était alors en seconde au lycée Ozanam à Lille. En 2009, c’est Caroline qui était en seconde dans le même lycée. «C’est d’ailleurs moi qui avais encouragé mon petit frère à participer à Entreprendre pour apprendre, explique-t-elle. Je reconnais qu’avant la classe de seconde,  je n’étais pas très portée sur le travail. La création de mini-entreprise au lycée a provoqué chez moi un déclic. Ma vision de l’école a radicalement changé et j’ai été réconciliée avec le travail.» Caroline et ses camarades de seconde avaient alors créé une mini-entreprise de sensibilisation aux maladies sexuellement transmissibles au moyen de supports glissés dans des contenants à base de jeans recyclés. «Au sein de la mini-entreprise, j’occupais le poste de secrétaire et de chargée du développement commercial», se souvient-elle.

Brainstorming. De cette expérience au lycée, Caroline dit avoir appris «les bases de la création». «Je savais que pour créer une entreprise il faut avoir une idée. Et il vaut mieux enrichir cette idée à plusieurs au travers du brainstorming.» Le brainstorming pour trouver une idée, c’est même l’une des toutes premières activités du modèle d’apprentissage à l’entrepreneuriat de l’EPA. «Je savais aussi qu’il fallait que l’idée soit innovante. De préférence, une idée qui n’existe pas encore et qui doit aboutir à un produit ou à un service destiné à faciliter le quotidien. Le mieux, c’est d’être au moins à deux car créer tout seul ce n’est pas évident. Et puis, la communication est importante pour faire connaître le produit.» Caroline est toutefois quasiment seule sur le projet, son frère «s’étant quelque peu retiré». Véligiène est même entrée en partenariat avec Decathlon.  

850 mini-entreprises créées. EPA, qui souffle sa dixième bougie cette année, totalise depuis sa création 17 000 jeunes sensibilisés à l’esprit d’entreprendre pour 850 mini-entreprises créées. «Plus qu’une sensibilisation à l’entrepreneuriat, EPA défend aujourd’hui l’idée d’un parcours entrepreneurial tout au long du cursus scolaire», affirme-t-on chez Entreprendre pour Apprendre. Caroline et peut-être son frère ont virtuellement un emploi après leurs études. Combien de mini-entreprises deviendront-elles de véritables entreprises ancrées sur le territoire et, peut-être, pourvoyeuses d’emploi ?