L’appel du large

Si la manifestation dunkerquoise s’inspire du festival «Les Nuits Secrètes» à Aulnoye-Aymeries, elle n’est pas un simple duplicata de l’événement made in Avesnois. Dès sa première édition, le festival a trouvé son public et a connu un véritable succès avec plus de 26 000 personnes qui ont investi les concerts de la grande scène et de la plage ou arpenté les très prisés parcours secrets. Soit une escale collective et festive conjuguant toutes les musiques. Focus sur quelques-unes des têtes d’affiche de l’édition 2018.

General Elektriks © Tim Deussen
General Elektriks © Tim Deussen

Angus & Julia Stone

Après leur aventure à Los Angeles avec le légendaire producteur Rick Rubin (Adele, Lana Del Rey, Jay-Z…) pour l’enregistrement de leur troisième album, Angus & Julia Stone ont sorti en septembre dernier un nouvel opus écrit à quatre mains. C’est en Suisse que les prémices du disque ont été imaginées puis, de retour dans leur Australie natale, les Stone se sont confinés dans la ferme d’Angus, nichée dans les paysages sauvages de Byron Bay. Connectés avec la nature, le frère et la sœur ont composé les mélodies solaires de Snow autour d’un orgue des années 1960. Transmettant tour à tour le spleen et l’euphorie, le duo chante la poésie de Baudelaire ou les folies hollywoodiennes du Château Marmont. De superbes compositions à savourer

lors de leur concert dunkerquois.

 

Deux voix uniques

Camille

Découverte avec son deuxième album paru en 2005, Le Fil, et le hit «Ta douleur», Camille cumule depuis succès public et récompenses. Sa voix parfois vaporeuse, très souvent suave, est un vrai terrain d’expérimentation musicale pour ses mélodies épurées et minimalistes. Après un silence de plusieurs années suite à sa tournée Ilo Veyou, cet artiste inclassable a repris la route l’an dernier pour présenter OUÏ, un album organique, délicat et sensuel, où la voix devient corps, le corps devient son. Au commencement, tout est parti d’un travail sur la pulsation, le rythme. Puis un tambour, un chœur rythmique et un chœur lyrique s’entremêlent à la voix sensuelle de Camille qui évoque, avec une légèreté nimbée d’humour, ses histoires d’amour. Une musique aux frontières de l’intimisme qui devrait ravir les festivaliers.

Selah Sue © Alexander Brown

Selah Sue est âgée de 19 ans quand le tube «Raggamuffin» la propulse sur le devant de la scène. En quelques mois, la native de Louvain (Belgique) impose sa voix écorchée sur les plus grandes scènes européennes. Le succès est fulgurant mais dissimule à peine le manque de confiance en soi de l’artiste qui sombre dans la dépression. Il lui faudra quatre ans pour sortir Reason, un deuxième album plus personnel. Enregistré à Londres mais aussi en Jamaïque, à la quête de ce son qui a tant influencé son premier opus, l’album correspond cette fois à ce que voulait Selah qui, en outre, ne veut pas jouer ce répertoire en scène comme elle l’a enregistré. Une vidéo récente intitulée Reason On The Road, et filmée à Paris, la montre sans guitare, simplement entourée de deux violons et d’un violoncelle, annonçant un virage musical à découvrir sur scène.

 

Prince de l’électro

En à peine cinq ans, Fakear s’est imposé comme l’un des hérauts de la scène électronique actuelle avec des titres devenus aujourd’hui de véritables hymnes comme «La Lune Rousse», «Kids» ou «Morning In Japan», et un premier album, Animal, paru en 2016 et certifié disque d’or. Cinq ans de tournées aux quatre coins de la planète grâce auxquelles il a acquis une renommée internationale, se plaçant en fer de lance de toute une génération de beatmakers français comme Petit Biscuit. Un subtil alliage de textures qui prend tout son sens sur scène, quand l’électronique se mêle à l’organique, quand les boîtes à rythmes de Fakear se retrouvent portées par une harpiste, un bassiste, un pianiste et des cuivres : s’installe alors une communion entre Théo, ses musiciens et son public ; un moment unique qui peut donner lieu à de véritables instants de grâce…

General Elektriks © Tim Deussen

Après plus de deux ans d’absence, General Elektriks revient pour notre plus grand plaisir avec Carry No Ghosts (Wagram), nouvel album puissant et une musique toujours aussi folle ! Depuis ses débuts, le groupe a inventé un univers musical bien à lui et impossible à étiqueter. De la funk, au hip-hop en passant par la soul, il hisse très haut les couleurs de la scène pop électro française. Tout en extravagance, les sonorités dévoilées sur scène sont généreuses, les riffs irrésistibles, le beat dynamité, la voix proche de celle d’un Lou Reed ou d’un Gnarls Barkley. Avec son synthé et ses influences internationales (il a notamment habité à New-York et réside aujourd’hui à Berlin), le leader Hervé Salters réussit à haranguer les foules, à communiquer une énergie positive et débordante. Nul doute que le public dansera avec une frénésie communicative lors de ce concert très attendu…

 

Programme complet et réservations sur www.labonneaventurefestival.com