L’année des grands changements
Le lycée professionnel de Lumbres a servi de théâtre à la 17e assemblée générale de Saint-Omer développement. On a sans doute assisté à un virage décisif dans la vie de l’agence, virage dû au climat économique ambiant. Saint-Omer développement est cofinancé parla CASO et la CCI Grand-Lille. Or, la chambre consulaire subit de plein fouet des restrictions budgétaires de 40% qui l’amènent à des coupures drastiques et des choix cornéliens : après avoir tari ses financements pour l’Office de tourisme, elle a fortement réduit sa voilure vers Saint-Omer développement.
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Des nouveaux locaux et des nouvelles têtes. Après celui de la directrice Sophie Balistaire, Daniel Pecqueur, le président de Saint-Omer développement, a confirmé le départ d’Anne Vanhaecke, responsable de la cellule Benelux. De retour, Jean Bétremieux cumule les fonctions de directeur général et de chargé de mission auprès du cabinet présidentiel de la CASO. Il est assisté de Bénédicte Brienne.
Autre bouleversement, la réunion en un seul site – l’actuel bâtiment CCI de Saint-Omer – de l’ensemble des composantes économiques du territoire. C’est ainsi que la Maison du développement économique regroupera l’antenne CCI, les plates-formes IPSO et Pacte pour l’emploi des jeunes, Saint-Omer développement, une cellule Eco CASO, la Chambre des métiers, Citélab, PLDE, un espace organismes de formation et un espace clubs d’entreprises (Saint-Omer challenge, CJD, JCE…), les unions commerciales, etc. Cette structure offrira un guichet unique aux candidats entrepreneurs.
La troisième révolution industrielle et la coopération entre les territoires. Christophe Cortyl, proviseur du lycée Bernard-Chochoy, a accueilli les participants en rappelant que son établissement professionnel du bâtiment est pilote en systèmes énergétiques et climatiques. En 2012, il a lancé le projet d’un pavillon RT 2012, réalisé depuis par les élèves. Le lycée Bernard-Chochoy est candidat au label “Lycée des métiers” (bâtiment et énergies renouvelables).
L’intervention de David Brusselle, directeur financier de la CCI régionale, a captivé l’auditoire. Directeur également de la plate-forme “Hub financement de la TRI”, il a présenté tous les leviers financiers imaginés et mis en place pour la pénétration et le succès de cette troisième révolution industrielle. Notre région est leader national en la matière grâce au tandem Philippe Vasseur/Daniel Percheron. Ces outils se nomment financements participatifs, livrets d’épargne TRI… Un comité d’experts réputés et un groupement d’acteurs puissants (banques, Région, CCIR) ajoutent au crédit de cette “révolution”. À côté de la TRI, la CCI Nord de France développe un deuxième axe économique privilégié : le “CCI digital”.
Jean-Jacques Hilmoine, président de la CC Canton de Fruges, a illustré cette vision de la TRI par l’exemple du Frugeois. “Il y a 20 ans, la ville de Fruges était sinistrée. Tout fermait ! L’abattoir était menacé… À partir de 2001, grâce à l’énergie éolienne (136 machines), nous en avons fait un territoire prospère. Des emplois directs ont été créés par Ostwind, la société attributaire. Nous avons greffé sur ce projet éolien un ambitieux projet de territoire avec une dimension sociale et médicale (maison de santé, petite enfance…), une dimension environnementale (le nombre de permis de construire augmente fortement), une dimension culturelle et sportive.” Le sympathique président a annoncé la création d’une SEM pour le financement d’un prochain parc de 28 machines, précisant que la CCC Fruges développait aussi le photovoltaïque et la méthanisation.
Pour clôturer cette réunion, une table ronde a réuni les présidents des intercommunalités Jean-Pierre Bataille (CC Flandre-Intérieure) et François Decoster (CASO) et les présidents des agences de développement économique Eric Derudder (FI développement) et Daniel Pecqueur (SO développement). Comme témoignage de la volonté d’agir ensemble, les intervenants ont longuement évoqué la reconversion du complexe industriel d’Arc international à Blaringhem. Ils se donnent cinq ans pour revitaliser ce site multimodal aux capacités énergétiques remarquables. Le rapprochement des deux entités − à l’ouest (Pays de Saint-Omer) et à l’est (FI) de la limite départementale − donnera un vaste territoire entre métropole lilloise, Belgique et Côte d’Opale, un territoire de 272 000 âmes. La fusion des deux agences SO développement et FI développement serait effective au 1er janvier 2016.