L’alternance, une porte d’entrée pour l’insertion professionnelle
Plus de 2 000 visiteurs sont attendus à ce forum de recrutement sur lequel environ 500 postes sont disponibles selon L4M, l’entreprise lilloise organisatrice.
C’est le mot qui revient chez un grand nombre de la trentaine d’exposants : contrat en alternance. Chez Areva qui recrute notamment pour son site de Jeumont, on affirme en proposer “sur tout type de poste”. Cette 8e édition des “24 h pour l’emploi et la formation”, ce 21 mai au stade du Hainaut à Valenciennes, s’annonce comme une édition historique pour ce type de contrat. Difficile de donner une estimation précise du nombre de postes en alternance qui seront proposés sur l’ensemble des 500 offres annoncées. “Peut-être une centaine sur les 500”, laisse-t-on entendre chez L4M, la TPE lilloise spécialiste du recrutement à l’origine de cet événement. Quoi qu’il en soit, l’insertion sur le marché de l’emploi par l’alternance semble avoir le vent en poupe en ces périodes. Même au plus haut niveau de l’Etat, c’est l’une des options retenues pour enrayer le fléau du chômage. Le gouvernement a annoncé fin avril une série de mesures, en particulier en faveur des TPE. Ces dernières n’auront plus ni salaire, ni cotisations sociales à payer à l’embauche d’un apprenti de moins de 18 ans. Une fois n’est pas coutume, c’est l’Etat qui paiera le salaire de l’apprenti. Qu’est-ce donc que la formation en alternance et pourquoi fait-elle l’objet de tant d’intérêt ? L’alternance est un “système de formation qui consiste à alterner les périodes d’enseignement théorique dans un établissement de formation et des périodes de mise en pratique en entreprise”, explique-t-on chez Onisep. Elle se traduit pour le bénéficiaire par la signature avec l’entreprise d’un contrat d’apprentissage pour les 16-26 ans ou d’un contrat de professionnalisation à partir de 16 ans. “C’est l’entreprise qui finance la formation du jeune et elle le rémunère”, explique Emilie Lucas, chargée d’affaires au CESI d’Arras, une structure qui forme un peu plus de 500 “alternants” par an. Pour le financement, généralement les entreprises elles-mêmes sont aidées par les OPCA (organismes paritaires collecteurs agréés).
Avantages multiples.
Pour le bénéficiaire d’un contrat d’alternance, l’avantage n’est pas que financier. La formation en alternance est bien souvent présentée comme un sas d’entrée dans l’entreprise. La pratique en entreprise permet au jeune formé de se doter d’une expérience professionnelle. Une étude de l’Apec en 2011 indiquait d’ailleurs que 83% des diplômés ayant passé par l’alternance avaient trouvé un emploi dans les huit mois, contre 76% pour les non-alternants. Même si rien n’oblige l’entreprise d’accueil à recruter le jeune après sa formation, on estime à l’Association nationale des directeurs ressources humaines, que dans 30% des cas c’est l’entreprise d’accueil qui embauche l’alternant. La proportion atteint 44% dans les entreprises de plus de 2 000 salariés. L’alternance concerne tout type de métier. Dans le secteur numérique, Aston, école d’informatique en cours d’installation à EuraTechnologies à Lille, recrutera ce 21 mai ses premiers étudiants nordistes pour la rentrée 2015-2016. Mais aux “24 h pour l’emploi et la formation” au stade du Hainaut, il n’y aura pas que des contrats en alternance. En particulier, le secteur de l’intérim, qui semble connaître une recrudescence de l’activité depuis ce début d’année, recrute. “Sur le secteur valenciennois, nous rencontrons une forte montée en puissance de recrutements dans les secteurs des laboratoires pharmaceutiques, de l’agroalimentaire, des métiers du tertiaire et de la logistique”, affirmait à L4M Valérie Le Juge, une responsable de Dérichbourg intérim. L’agence valenciennoise de cette filiale du groupe Derichebourg “recrute chaque semaine entre 30 et 40 candidats”.